logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Enquête

UN GIE INTER-OPCA POUR LA QUALITÉ

Enquête | publié le : 08.07.2014 | L. G.

Image

UN GIE INTER-OPCA POUR LA QUALITÉ

Crédit photo L. G.

Un groupement d’intérêt économique (GIE) inter-Opca permettant de partager les missions et les moyens du contrôle de la qualité ? C’est l’idée qu’avance Yves Hinnekint, directeur d’Opcalia.

Un GIE réunissant les Opca volontaires, afin de mettre en commun des moyens financiers et humains nécessaires au contrôle de la qualité des actions de formation, permettant de mener de larges missions de vérification, détachées des actions de financement et de conseil classiquement assumées par les collecteurs. C’est l’idée avancée par Yves Hinnekint, directeur d’Opcalia, collecteur interprofessionnel et interbranches du Medef et des cinq confédérations syndicales.

« Il faut rechercher l’efficacité, assure-t-il. Cette nouvelle mission donnée aux Opca nécessite des moyens. Si tous les Opca, chacun dans son coin, tentent de monter un système propre de contrôle avec, au besoin, un corps d’inspecteurs dédiés, cela risque de coûter cher, de créer des doublons et d’alourdir les relations avec les prestataires de formation. Ne pourrait-on créer quelque chose de collectif et partagé ? Un groupe de contrôleurs mis en commun entre Opca permettrait de planifier les campagnes de contrôle. L’objet est de créer une mise sous tension positive avec les prestataires de formation, en évitant 20 contrôles différents. La Fédération de la formation professionnelle (FFP) approuve cette idée. De notre côté, nous suivons et soutenons la logique menée par la FFP de la construction d’une norme qualité Afnor dans le cadre des travaux des groupes ISO. » (Voir l’article p. 28.)

« Les actions de formation cofinancées avec l’aide du FSE sont bien suivies en termes de réalisation réelle. Celles dépendant de certaines actions collectives sélectionnées dans les catalogues d’Opca le sont aussi, souvent par sondage d’échantillon. Mais jusqu’où faut-il pousser la logique de contrôle et de suivi de la qualité ? Dans quelle mesure faut-il surveiller la réalité des entrées et l’impact des sorties en formation ? J’estime que, si Opcalia voulait se mettre en situation d’assumer pleinement ce type de mission pour ce que nous finançons, l’embauche de 30 à 50 personnes serait nécessaire, ce qui est aujourd’hui impossible vu la convention d’objectifs et de moyens validée par l’État. » D’où l’idée d’un GIE inter-Opca partageant frais, missions, ingénierie d’analyse, reporting… Dans l’idée d’Yves Hinnekint, ce GIE permettrait de répondre à l’esprit de la réforme sans diluer les efforts. Un premier niveau de contrôle partagé porterait sur la réalité administrative des formations, la vérification des pièces des dossiers et des attestations de présence… Un deuxième niveau, notamment sur échantillon, porterait sur le contrôle de l’application finale en entreprise.

Plate-forme de cotation

Un troisième pourrait aller plus loin, par la mise sous observatoire de tous les dispositifs (suivi de la réalité des contrats de professionnalisation, reporting, mise en évidence de l’utilité de l’action de formation suivie pour le salarié, pour son n + 1, pour l’entreprise qui finance…), et par la création d’une sorte de plateforme de cotation-notation des actions de formation sur le mode d’un TripAdvisor, avec l’attribution d’étoiles. L’objectif de cette plate-forme alimentée par tous étant de créer une dynamique pédagogique collective, au travers d’un développement systématique des évaluations à chaud et à froid par le salarié et son n + 1. « Nous savons que le principe des étoiles a ses limites, mais c’est éclairant et mieux que rien. À ce stade des réflexions, nous ne pouvons assurer la perfection d’un modèle à la Kirkpatrick, et il faut éviter de tomber dans le pointillisme, tout en se mettant en situation de vérifier toute la chaîne d’ingénierie de décision de formation », précise Yves Hinnekint.

Cette ingénierie questionnera forcément la qualité des achats de formation réalisés par les responsables de formation. « La défiscalisation du plan de formation donne davantage de responsabilités d’achat aux responsables de formation ; il faudra certainement que les Opca puissent les appuyer dans cette tâche », conclut le directeur d’Opcalia.

Auteur

  • L. G.