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Enquête

LE MODÈLE DU DPC MÉDICAL

Enquête | publié le : 08.07.2014 | L. G.

Actalians, Opca des salariés des professions libérales, de l’hospitalisation et de l’enseignement privés, a cessé l’évaluation à chaud, et pratiquera des évaluations a posteriori, en contexte professionnel, sur le modèle du développement professionnel continu (DPC) imposé par le ministère de la Santé au secteur médical.

Comment juger de la qualité de 127 000 actions de formation financées par an, regroupant 240 000 départs en formation, dont 45 000 sur des actions collectives définies et choisies par son conseil d’administration ?

Nadine Guet, directrice d’Actalians, Opca des salariés des professions libérales, de l’hospitalisation et de l’enseignement privés, avance ses réponses : cesser les évaluations à chaud, dans la mesure où le taux de satisfaction est toujours très fort et où il ne prouve rien, et pratiquer des évaluations a posteriori, en contexte professionnel, sur le modèle du développement professionnel continu (DPC) imposé par le ministère de la Santé aux professionnels médicaux régis par le Code de santé publique. Le DPC est constitué d’une évaluation en amont de la séquence pédagogique, pour identifier les besoins des bénéficiaires avant la formation afin de calibrer l’action en fonction de ces besoins, et d’une évaluation en différé, pour mesurer les modifications en termes de pratiques, dans le contexte professionnel. « C’est un schéma lourd, mais intelligent, car il vise les compétences acquises, explique Nadine Guet. Le contrôle qualité a priori est possible via une étude d’ingénierie sur les séquences, les objectifs, la qualité de l’animateur… c’est-à-dire les moyens engagés par le prestataire. Mais les compétences pédagogiques de l’animateur ou son charisme sont invérifiables a priori, et un diplôme d’animateur n’assure de rien. De même, l’Opca ne peut vérifier le fond du contenu scientifique dans des échanges entre professionnels de très haut niveau. »

C’est donc l’évaluation après la formation, en situation de travail, qui est privilégiée, sur la base de questionnaires en ligne auprès d’échantillons cibles. « Si, en analysant les réponses de 10 % à 20 % d’une cohorte de formés, rien de négatif n’apparaît, alors on peut penser que les objectifs sont globalement atteints. Sinon, on poursuit l’enquête. Et, au final, on interroge les moyens. »

La gestion des dossiers dématérialisée

Trois salariés de l’Opca seront employés à plein temps à cette tâche. « Une révision des moyens accordés par la convention d’objectifs et de moyens nous donnerait davantage de marge de manœuvre pour assurer cette fonction. En attendant, nous avons totalement dématérialisé la gestion des dossiers. Aujourd’hui, deux tiers d’entre eux sont engagés par des automates à la suite d’une vérification humaine systématique du fond du dossier. Bilan : très peu de flux papiers et une mobilisation des anciennes équipes de gestion sur l’évaluation. » L’Opca a choisi d’appliquer les mêmes processus d’évaluation, que les fonds du plan de formation soient de nature fiscale ou de nature libre et/ou conventionnelle. Avec le temps, une base de données des avis et des appréciations des prestations – donc indirectement des prestataires – sera constituée pour suivre la performance du fournisseur.

« Cette politique va de pair avec le maintien ou la création d’obligations conventionnelles de branche, analyse Nadine Guet. Une branche qui se dote d’obligations conventionnelles comme les nôtres témoigne d’un signe de confiance et est pro-évaluation. À l’inverse, j’imagine mal les Opca faisant de la “chasse” à l’entreprise proposer des systèmes d’évaluation qui pourraient les mettre en défaut. »

Auteur

  • L. G.