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« Les “Y” sont le sujet de friction des “X” »

Actualités | L’INTERVIEW | publié le : 08.07.2014 | H. T.

E & C : Vous venez de publier les résultats de la 4e enquête* de l’Omig. Quel en est le point saillant ?

M. R. : 85 % des entreprises estiment qu’elles pourraient gagner en efficacité en connectant mieux les générations. C’est une surprise ! En 2011, ce n’était même pas un sujet pour un tiers des répondants, un autre tiers pensait ne rien pouvoir y faire. Aujourd’hui, les employeurs perçoivent l’intergénérationnel comme une source de performance, tout en reconnaissant que les générations cohabitent, mais ne coopèrent pas. On voit aussi que les deux premiers enjeux de l’intergénérationnel sont la transmission des savoirs et l’accélération de l’évolution des compétences. En revanche, le maintien des compétences des anciens sur la durée ne préoccupe que 4 % des sondés.

E & C : Comment les différentes générations cohabitent-elles ?

M. R. : Nous avons interrogé les entreprises sur l’existence ou non de conflits intergénérationnels. Plus de 70 % ont répondu par l’affirmative: 64 % en vivent un peu, et 8 % beaucoup. Il est temps de s’occuper du problème, car le “un peu” – que les managers préfèrent taire – est susceptible de dégénérer. Les DRH ont intérêt à aller voir les équipes et à laisser chacun s’exprimer pour déminer le terrain. Les jeunes ne déclenchent pas les conflits. Les “Y” sont le sujet de friction des “X” et, dans une moindre mesure, des “boomers”. Selon eux, les jeunes ne respectent rien, à commencer par la hiérarchie. Ils n’ont pas non plus le même rapport au temps. L’autre grande source de conflit est le manque de reconnaissance. Une frustration qui, elle, est partagée par toutes les “tribus”, chacune estimant faire le maximum. Si l’on n’agit pas, c’est une guerre de valeurs assurée.

E & C : La coopération est le premier effet attendu des accords intergénérationnels. Y croyez-vous ?

M. R. : Les textes comportent tous un chapitre sur la coopération intergénérationnelle, mais il est souvent creux. Tant qu’on n’en présente pas les bénéfices avec des exemples concrets, comme celui d’un binôme de chefs de projet junior et senior, qui est beaucoup plus efficace, les entreprises ne comprennent pas ce que cela rapporte. Dans ce domaine, il y a matière à innover, avec une pointe de fun pour embarquer les jeunes. Encore faut-il que les managers prennent le risque de changer leurs habitudes.

* “L’intergénérationnel : quels enjeux et quels bénéfices ?” 121 entreprises interrogées au printemps. <www.omig.fr>

Auteur

  • H. T.