« Les changements organisationnels ont repris et les contraintes de rythme de travail se sont accrues, après une relative stabilisation » entre 1998 et 2005. C’est ce que révèle la Dares dans la dernière édition de son étude réalisée tous les sept ans, à partir d’entretiens (environ 34 000 enquêtés en 2013). La proportion de salariés dont le rythme de travail subit au moins trois contraintes (avoir un rythme imposé par un contrôle ou un suivi informatisé, ne pas pouvoir quitter le travail des yeux, devoir se dépêcher souvent…) est passée de 5,8 % en 1984 à 31 % en 2005 et à 35 % en 2013.

Le taux de salariés exposés à au moins trois types de nuisances (bruit intense, fumées, poussières, produits dangereux…) a bondi de 12 % en 1984 à 32,7 % en 2005 et à 34,3 % en 2013. Soit plus d’un tiers de la population active concernée à présent. Un chiffre d’autant plus pertinent en période de débat sur la mise en œuvre du compte pénibilité prévue par la dernière réforme des retraites.

Par ailleurs, de plus en plus de personnes interrogées déclarent « vivre des situations de tension » ou subir le manque d’effectifs. Surtout dans les contextes de réorganisations et chez les plus précaires. Sans surprise, les ouvriers en sont particulièrement victimes, ainsi que les employés du commerce et des services.

En revanche, une population se démarque pour la première fois: les fonctionnaires en contact avec le public souffrent davantage d’une montée des pressions émotionnelles. Entre-temps, la révision générale des politiques publiques est passée par là avec son principe de non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux depuis 2007.