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Enquête

DES MESURES PÉNIBILITÉ DANS LE CONTRAT DE GÉNÉRATION

Enquête | publié le : 01.07.2014 | MARIETTE KAMMERER

L’entreprise de transport répond aux principaux objectifs de la loi à l’égard des seniors avec une série de mesures peu contraignantes, afin de maintenir en emploi la population occupant des métiers pénibles.

Spécialisé dans la logistique industrielle et automobile, Gefco France, 4 000 salariés, a conclu en décembre dernier un accord de contrat de génération avec trois syndicats, FO et la CGT n’étant pas signataires. Le volet seniors prévoit de maintenir le taux d’emploi des plus de 55 ans à son niveau actuel, soit 13,2 %. « Notre pyramide des âges est très déséquilibrée, nous avons deux fois plus de salariés seniors que de jeunes, souligne Laura Rakdi, responsable diversité. L’enjeu pour nous est de les garder le plus longtemps possible et de permettre leur départ dans de bonnes conditions. »

Départs pour inaptitude

Cette population occupe plusieurs métiers pénibles – cariste, manutentionnaire logistique, agent de quai, conducteur – et les départs pour inaptitude sont nombreux dans l’entreprise. C’est pourquoi Gefco France est très concerné par la problématique de gestion des âges visée par le contrat de génération.

Pour limiter la pénibilité, l’entreprise s’engage à accepter 100 % des demandes de passage à temps partiel ou en horaires de jour pour les plus de 50 ans, « sous réserve de contraintes d’exploitation ». « En revanche, nous n’avons pas obtenu le paiement des cotisations sociales à taux plein, ni le maintien d’une partie de la rémunération pour les passages à temps partiel », regrette Anne Subira, signataire CFE-CGC. Ce point a fait l’objet d’âpres débats.

Les seniors peuvent, en outre, obtenir un aménagement de leur poste de travail, au cas par cas, sur la base d’une étude ergonomique et demander une réorganisation de leurs tâches. « Nous avons ajouté dans tous nos entretiens d’évaluation une question systématique sur la pénibilité », précise Laura Rakdi. Et, à partir de 50 ans, les salariés bénéficient d’une journée offerte pour passer le bilan de santé proposé par la Sécurité sociale.

Pour aider les seniors à envisager l’avenir, un bilan de seconde partie de carrière est accessible à tous les salariés dès 45 ans : « Il est réalisé par un prestataire extérieur choisi par le salarié », précise la responsable diversité, pour qui l’objectif est de les remotiver et de les rassurer. Ceux qui souhaitent évoluer vers un autre métier peuvent bénéficier d’un entretien de carrière avec la RH. » Les plus de 45 ans sont aussi prioritaires pour en obtenir une mobilité géographique ou fonctionnelle. En 2013, les seniors ont représenté 39 % des salariés ayant bénéficié d’une mobilité.

Des formations pour faciliter le reclassement

Les syndicats ont, par ailleurs, obtenu une formation de base à l’informatique, sur les outils bureautiques et Internet, pour tous les seniors qui en ont besoin. « Cela concerne en particulier nos personnels ouvriers et roulants. Cette formation peut faciliter un reclassement ou une activité polyvalente », explique Laura Rakdi.

Quelques mesures visent enfin à valoriser l’expérience des seniors : un système de parrainage de jeunes pour faciliter leur intégration dans l’entreprise et la promotion de formateurs internes : « Nous souhaitons permettre à des seniors de devenir formateurs sur certains métiers, qui exigent une connaissance de terrain comme l’affrètement, et valoriser les tuteurs par une certification européenne », explique la responsable diversité.

La déléguée CFE-CGC reste modérée quant à la portée de cet accord : « Il reprend certaines dispositions contenues dans les accords pénibilité et égalité professionnelle négociés en parallèle et pose les bases d’un changement de mentalités vis-à-vis des seniors. C’est une première marche, mais nous serons plus exigeants sur le prochain », prévient-elle.

GEFCO

• Activité : logistique pour l’industrie.

• Effectifs : 11 200 salariés dans le monde, dont 4 000 en France.

• Chiffre d’affaires global : 3,6 milliards d’euros en 2012.

Auteur

  • MARIETTE KAMMERER