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UNE DÉMARCHE COLLECTIVE DE PRÉVENTION DES RPS À L’HÔPITAL

Pratiques | publié le : 24.06.2014 | SOLANGE DE FRÉMINVILLE

Sous l’impulsion de l’ANFH*, Opca de la fonction publique hospitalière, 47 établissements de santé de Provence-Alpes- Côte d’Azur et Languedoc-Roussillon s’attaquent depuis un an aux risques psychosociaux.

« Beaucoup de stress, les relations avec les patients, le travail de nuit… : les facteurs de risques psychosociaux sont nombreux dans les hôpitaux », explique Cécile Apollis, chargée de projet RPS à l’ANFH*, Opca de la fonction publique hospitalière. Celle-ci a décidé de s’attaquer au problème en lançant une action de grande ampleur. En janvier 2013, elle a initié une démarche expérimentale et collective de prévention des risques psychosociaux dans deux régions, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Languedoc-Roussillon.

L’initiative a remporté un net succès : 47 établissements de santé, représentant 80 % des effectifs de la fonction publique hospitalière des deux régions, se sont engagés dans cette action, avec le soutien de l’ensemble des CHSCT. « Le mal-être d’une partie des personnels hospitaliers est perceptible depuis des années. Les CHSCT avaient le sentiment que le sujet n’était pas pris en compte. L’ANFH a demandé qu’ils valident la démarche et qu’ils s’impliquent dans sa mise en œuvre : c’est une condition indispensable à la réussite du projet », souligne Cécile Apollis.

Le coût de l’opération s’élève à 1,8 million d’euros, financés par l’ANFH à hauteur de 30,5 %, le Fonds national de prévention (25 %), les Agences régionales de santé de Provence-Alpes-Côte d’Azur et Languedoc-Roussillon (22,2 %) et le Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (16,7 %).

Pour un premier état des lieux, l’ANFH a confié en 2013 au cabinet Pragma une enquête sur les RPS dans 40 hôpitaux, les 7 autres ayant déjà fait un diagnostic. Les résultats ont confirmé l’ampleur du problème : 29,6 % font part d’un niveau important de tension et d’inquiétude, bien plus que dans d’autres secteurs (industrie, services…), où ce taux ne dépasse pas 20 %. Globalement, les insatisfactions se focalisent sur le manque de reconnaissance et de soutien, les conditions de travail et les évolutions institutionnelles.

Sensibiliser l’encadrement

Pour aider chaque établissement à bâtir une politique de prévention, l’ANFH a lancé en 2013 des formations collectives. Il s’agit de sensibiliser l’encadrement aux risques psychosociaux et d’intégrer cette question au management, et aussi de former des “référents RPS” : une trentaine d’agents suivent un diplôme universitaire de “préventeur”, délivré par l’université Montpellier 3. Actuellement, chaque structure, accompagnée par un cabinet conseil sélectionné par l’ANFH, est entrée dans une deuxième phase : l’élaboration d’un plan d’action, confiée à des groupes de travail composés d’agents issus de tous les services, sous l’égide d’un comité de pilotage.

Au CHU de Nîmes, cette étape est déjà bien avancée : « Nous travaillons sur plusieurs thèmes: mieux impliquer les agents dans les réunions de service, renforcer l’efficacité des groupes de parole, prendre en charge un professionnel qui a commis une erreur dans les soins, etc. Il faut concevoir de nouveaux outils et revoir nos pratiques », indique Marie-Claude Cazaban, directrice des ressour­ces et de l’organisation du travail. La démarche initiée par l’ANFH s’achèvera fin 2015.

* ANFH : Association nationale pour la formation permanente du personnel hospitalier.

Auteur

  • SOLANGE DE FRÉMINVILLE