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Enquête

LES PRIORITÉS DES DRH CHANGENT PEU

Enquête | publié le : 24.06.2014 | E. F.

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Quels sont les sujets sur lesquels vous vous mobilisez en priorité ? (4 choix maximum)

Crédit photo E. F.

Depuis cinq ans, les priorités des DRH restent le dialogue social, la GPEC, les talents et les RPS, plus que les sujets sociétaux.

Entre 2010, année de démarrage de notre baromètre Défis RH, et 2014, les DRH ont assez peu modifié la hiérarchie de leurs priorités. Le dialogue social et la GPEC étaient et restent en tête de leurs préoccupations : respectivement 67 % et 57 % des DRH disent y travailler en 2014.

Ce n’est pas surprenant, compte tenu de la montée en puissance de la négociation collective d’entreprise. Quant à la GPEC, il s’agit d’un « sujet essentiel », estime François Eyssette, conseil aux dirigeants et ex-DRH de Bic.

Les risques psychosociaux (39 %) et la fidélisation des talents (38 %) viennent ensuite dans leur agenda 2014, comme en 2010. « La gestion des talents est un sujet surévalué, estime François Eyssette. Le turnover est très faible dans les entreprises. La rétention des talents n’est donc pas un problème – sauf peut-être dans des sociétés de high-tech – mais plutôt leur développement. » Bernard Galambaud, professeur émérite à l’ESCP Europe, y voit « pour partie une mode » mais admet que « dès lors que le poids du travail prescrit devient moins important, la perte de compétences peut sembler plus pénalisante ».

Mobilisation sur les RPS

La mobilisation sur les RPS correspond quant à elle à une vraie demande. Elle a culminé en 2011 (51 %) avec la mise en œuvre du plan de santé au travail du gouvernement de l’époque. L’intérêt pour le sujet baisse ensuite puis retrouve son niveau initial.

L’impulsion des pouvoirs publics est, en revanche, indispensable aux dossiers « seniors » et « travailleurs handicapés ». En 2010, au moment où est créée l’obligation de négocier sur les seniors, 29 % des DRH disaient se mobiliser sur le sujet. Quatre ans plus tard, ils sont 6 %. Entre-temps, les accords seniors ont été remplacés par les accords sur les contrats de génération. Mais l’emploi des jeunes n’intéresse pas plus les DRH (7 %). « L’emploi des jeunes et des seniors est pourtant un enjeu de société majeur, le fait que ces sujets soient en queue de peloton semble attester une séparation de plus en plus marquée entre l’entreprise et la cité », regrette Bernard Galambaud.

Les seniors sortent du scope des DRH

Malgré le contrat de génération -ou à cause de lui- l’emploi des seniors est en fin de liste dans les priorités des DRH. Le contrat de génération n’y a rien fait : l’emploi des seniors n’est plus une préoccupation pour les DRH. Seuls 6 % de ceux que nous avons interrogés dans le cadre de notre baromètre 2014 se mobilisent sur ce sujet. La création du contrat de génération, début 2013, n’a donc pas fait remonter le dossier dans leurs agendas. Ce serait même l’inverse. « Le grand moment de la politique en faveur de l’emploi des seniors, c’est 2009 et l’obligation faite aux entreprises de négocier sur le sujet », rappelle Jean-Christophe Sciberras, président de l’ANDRH et DRH de Solvay. Cet accord négocié -pour trois ans- les DRH ont relâché leur attention. L’obligation de renégocier sur les seniors s’est ensuite diluée dans celle de négocier sur les contrats de génération. En cinq ans, le taux de mobilisation des DRH sur l’emploi des seniors est passé de 29 % en 2010 à 6 % cette année, du 5e au dernier rang de leurs préoccupations.

Sur la même période, les recrutements de seniors ont quand même progressé : 23 % des DRH déclarent qu’ils ont recruté une part significative (+ de 5 %) de seniors (plus de 50 ans) en 2014, contre 15 % en 2010. Mais, parallèlement, les DRH sont aussi plus nombreux (49 % contre 37 % en 2010) à déclarer que les seniors ont représenté une part significative des réductions d’effectifs.

Sur la période, le solde net entre les embauches et les sorties est au final négatif, comme l’attestent les chiffres du chômage. Le taux de chômage des seniors (50-64 ans) en France s’élève aujourd’hui à 6,7 %. C’est moins que la moyenne (10,2 % en 2013), mais le nombre de chômeurs de plus de 50 ans a progressé de 12 % en 2013. « Le nombre de demandeurs d’emploi de plus de 50 ans en catégorie A est la seule catégorie à augmenter sans discontinuer depuis le deuxième trimestre 2008 », précise même le ministère du Travail.

Auteur

  • E. F.