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Enquête

QUAND LA DRH MOBILISE SON RÉSEAU

Enquête | publié le : 17.06.2014 | DOMITILLE ARRIVET

Pour faciliter le déroulement de son plan de départs volontaires, le voyagiste a directement contacté, dans d’autres secteurs, des entreprises qui recrutent. Une initiative qui a permis quelques heureuses solutions.

Dans le secteur du tourisme, se démener pour trouver des solutions à chaque difficulté est une sorte de réflexe. Une créativité dont a fait preuve TUI, contraint de déployer fin 2013 un plan de 325 départs volontaires pour faire face aux conséquences de la mutation du secteur. « Il fallait que nous aidions ces collaborateurs, parce que le marché de l’emploi est très tendu. Nous savions que ce ne serait pas facile pour eux. D’autant que notre plan touchait 57 de nos agences, à Paris et en province, où un grand nombre de collaborateurs avaient fait toute leur carrière chez nous », explique Isabelle Michalak, la DRH.

Mise en relation

Alors, pour les encourager à se mettre dans un état d’esprit de mobilité, elle est directement entrée en contact avec certaines entreprises qui recrutent. À l’origine, c’est une campagne publicitaire pour le recrutement de commerciaux chez Century 21 qui lui met la puce à l’oreille. « De notre côté, nous devions faire partir des vendeurs et nous avions, comme Century 21, des agences partout en France. J’ai simplement contacté le DRH », se souvient-elle. Encouragée par la réaction positive de Century 21 à sa demande de mise en relation, Isabelle Michalak sollicite, via LinkedIn, les DRH des secteurs dont elle sait la bonne forme et la concordance de certains métiers avec les compétences de ses collaborateurs poussés dehors. Très vite, un partenariat est signé avec l’assureur Maif. « La proposition de TUI m’a immédiatement intéressé, car, de notre côté, nous recrutions une centaine de commerciaux sédentaires », témoigne Olivier Ruthardt, directeur délégué et DRH de la compagnie d’assurance.

Cet engagement réciproque est précédé entre les deux DRH d’une phase de mise en correspondance des compétences, âges, formations et localisations géographiques des salariés TUI et des besoins de la Maif. « Pour 90 %, cela marchait », se souvient Olivier Ruthardt. Ensuite, les patrons des deux entreprises ont enregistré une vidéo présentant leurs activités et leur projet commun diffusé aux salariés de TUI, et ont prévu quelques séances de speed dating pour tous les intéressés. Un succès.

C’est ainsi que, parmi une cinquantaine de voyagistes qui se sont présentés, la Maif en a embauché et formé une vingtaine en moins de trois mois. Ils occupent aujourd’hui des postes de conseillers par téléphone, de gestionnaires de sinistres ou de managers. « Nous ne nous étions pas engagés avec la Maif sur un nombre précis de postes, mais nous étions convenus que TUI prenait en charge la formation de 11 semaines qu’elle dispense à ses nouveaux embauchés ainsi que le salaire de la période d’essai dans le cadre du congé de reclassement. De plus, nous garantissions à nos salariés la possibilité de revenir au plan de départs volontaires si le poste à la Maif ne leur convenait pas », détaille Isabelle Michalak. Ces derniers n’ont pas choisi de revenir, d’autant que les salaires de Maif étaient plus avantageux.

Les autres entreprises qui ont joué le jeu avec TUI n’ont pas toutes connu un engouement comparable. « Soit parce que la culture d’entreprise était assez éloignée, soit parce que les métiers proposés faisaient appel à des compétences professionnelles différentes », justifie Isabelle Michalak. Cependant, à l’issue des présentations faites en interne ou retransmises sur l’intranet, des conférences téléphoniques entre les salariés et les DRH recruteurs, et de la diffusion sur le Web interne de tous les postes proposés, deux salariés ont été embauchés à Nexity, deux autres à Century 21 et un à BPCE.

Avec encore 49 personnes à encourager à partir l’an prochain, la DRH du tour-opérateur n’a pas dit son dernier mot. Elle travaille maintenant, avec l’appui des Opca concernés, à la création de formations passerelles des métiers du tourisme vers d’autres secteurs : « Parce que, malheureusement, la mutation économique de l’univers du tourisme n’est pas encore finie. »

TUI FRANCE

• Activité : voyagiste.

• Effectif : 945 salariés en avril 2014 (hors Corsair).

• Chiffre d’affaires : 822 millions d’euros en 2013 (hors Corsair).

Auteur

  • DOMITILLE ARRIVET