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Enquête

ANTICIPER AFIN DE MIEUX RECLASSER

Enquête | publié le : 17.06.2014 | É. S.

La banque a multiplié les partenariats pour ouvrir des perspectives aux 1 200 salariés concernés par le plan social de 2014 et par les suivants. Elle a négocié des mesures mobilisables par anticipation.

Au Crédit immobilier de France (CIF), les premières lettres de licenciement devraient arriver au début de l’été, en application du PSE homologué mi-mars, qui porte sur 1 185 postes supprimés. D’autres devraient suivre, le CIF étant promis à terme à l’extinction de ses activités.

Confrontés à cette crise majeure dès 2012, les partenaires sociaux n’ont pas attendu le PSE pour se poser la question du reclassement. Outre un accord de mobilité externe signé en avril 2013 permettant à tous les salariés de suspendre leur contrat de travail pendant deux ans pour tester un nouvel emploi (lire Entreprise & Carrières du 14 janvier 2014), la banque a noué un certain nombre de partenariats avec d’autres acteurs, invités à proposer leurs offres d’emploi aux salariés du CIF. « Nous sommes en contact avec une dizaine d’entreprises, de la banque, mais aussi du courtage ou de l’immobilier, dont nous vérifions au préalable le sérieux », indique France Gielen, la DRH. Les postes proposés, dans certains cas avec une exclusivité d’un mois, ne sont toutefois pas réservés aux salariés du CIF. Ces derniers « s’inscrivent dans un cursus normal de candidature », poursuit-elle.

Mais tout est fait pour les promouvoir auprès des salariés : rencontres avec les recruteurs, interviews sur l’intranet… « Par exemple, un acteur du courtage a fait le tour de toutes nos entités en France pour présenter son modèle économique, ses métiers, l’organisation d’une agence type… Nous avons mis en place une université du courtage avec des formations certifiantes pour faciliter ces transferts. » Les mobilités réussies sont aussi « valorisées en interne ». À l’ouverture du PSE, 260 salariés avaient tenté l’aventure chez un autre employeur – et une quarantaine étaient revenus au CIF.

Aide aux projets

Négociées fin 2013, les mesures du PSE répondent à la même préoccupation d’anticipation. Ainsi, les budgets de formation ou de création d’entreprise (15 000 euros par personne) peuvent être mobilisés par tous les salariés du CIF avant même leur entrée dans le PSE (celui de 2014 ou un suivant). Seule condition : avoir un projet validé par l’espace information conseil ouvert depuis septembre 2013. Quant au congé de reclassement, il doit « mettre les salariés dans le climat le plus serein possible », affirme France Gielen : rémunéré à 100 % du salaire net, il dure au maximum 12 mois (15 mois pour les plus de 55 ans) et peut être prolongé à 18 mois. Les partenaires sociaux ont en outre prévu qu’il puisse être suspendu, pour permettre aux salariés d’occuper un emploi temporaire. Le terme du congé de reclassement est alors repoussé d’autant (sans excéder 24 mois) – une possibilité ouverte par la loi de sécurisation de l’emploi. Dernière particularité soulignée par France Gielen, toutes ces mesures « sont cumulables ».

Une mobilisation qui ne doit pas faiblir

Si la banque s’est donné toutes les chances d’aider au reclassement de ses salariés, la prudence reste de mise du côté de Gérard Fournet, délégué syndical central CFTC : « Nous avons essayé de penser à tout, mais il est difficile d’être confiant quand 1 100 personnes de plus vont se retrouver sur le marché de l’emploi. D’autant que les salariés ont souvent beaucoup d’ancienneté et ne sont pas forcément diplômés. » Le CIF continue de chercher des partenaires et a mobilisé une quinzaine de collaborateurs RH pour accompagner les salariés dans leurs projets de reclassement interne ou externe.

CRÉDIT IMMOBILIER DE FRANCE

• Activité : prêts immobiliers.

• Effectif : 2 082 salariés avant le PSE.

• Chiffre d’affaires : n.c.

Auteur

  • É. S.