logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Enjeux

Cinq virages culturels

Enjeux | LA CHRONIQUE DE MERYEM LE SAGET, CONSEIL EN ENTREPRISES À PARIS. <> | publié le : 17.06.2014 |

Image

Cinq virages culturels

Crédit photo

Délaissons l’illusion que l’on peut encore analyser calmement et rationnellement les situations afin de bâtir des plans d’actions efficaces. Quand les chevaux sont lancés à toute allure, il faut s’y prendre autrement. Signe que les temps changent vraiment, les comportements qui “marchent” représentent de vrais virages culturels.

Adopter la culture de l’“expérimentation”. On ne peut plus tout savoir avant de se lancer. Dans ce monde en mutation, la nouvelle attitude est d’essayer et de voir ce que cela donne. Il faut du courage pour avancer dans l’incertitude. Corollaire : qui dit tester des choses dit accepter les erreurs, car on ne peut pas expérimenter et tomber juste tout le temps. Pour un pays comme le nôtre, qui valorise l’analyse intellectuelle et épingle facilement ceux qui n’ont pas trouvé “la bonne réponse”, c’est un vrai défi !

Pratiquer le feed-back. Comme on ne vit plus dans un monde balisé, c’est le feed-back qui permet de rester sur la bonne voie. Dans le quotidien, ce sont les avis des autres, nos équipiers ou ceux qui portent un regard pertinent sur le sujet. Au travail, cela suppose deux règles du jeu : accepter de se parler avec authenticité et rester bienveillant. On peut donner son avis sur les projets, les actions ou leurs conséquences, mais on ne critique pas la personne. Quand on souhaite progresser ensemble, la pratique du feed-back fait des merveilles !

Prioriser, prioriser. L’art des priorités commence par admettre que tout ce que l’on veut faire ne rentre pas dans la boîte. Quand nous serons tous épuisés, le ventre noué par le désarroi de ne plus arriver à faire notre travail correctement, accepterons-nous de sélectionner ? Trier, c’est renoncer bien sûr, mais c’est aussi faire de la place pour le neuf. D’ailleurs, les entreprises qui s’en sortent le mieux savent tuer les projets en demi-teinte, sans potentiel. Elles réservent ainsi leur énergie pour des initiatives plus prometteuses, comme on quitterait une zone de la rivière où l’on ne pêche rien (même si c’est tentant de se dire « cela va peut-être mordre… ») pour se diriger vers une partie plus poissonneuse.

Demander de l’aide. Finie l’époque du héros solitaire seul responsable de sa performance. Aujourd’hui, les meilleurs résultats s’obtiennent en équipe. Il faut donc sortir de sa façon de penser traditionnelle et accepter de demander de l’aide. En sport, les grands champions le soulignent toujours : leurs résultats ne seraient rien sans l’équipe qui les entoure. Effectivement, en collaborant avec d’autres, on progresse ensemble, on apprend et on innove plus facilement. Malheureusement, nos systèmes d’évaluation actuels, encore très centrés sur l’individu, ont tendance à maintenir chacun dans son pré carré.

Entretenir sa curiosité. Partager ses découvertes, ses surprises. Écouter ses clients, capter les signaux faibles, repérer les changements qui émergent. Se demander « Qu’ai-je appris depuis trois mois ? Qu’ai-je observé de différent dans mon environnement ? » Impossible d’imaginer le monde de demain si l’on reste blasé et que l’on croit tout savoir. L’innovation sort plus facilement d’esprits ouverts, curieux, sans a priori, qui ont gardé fraîche et intacte leur capacité d’étonnement. Sur quel sujet votre curiosité a-t-elle été aiguisée récemment ? De quand date votre dernier émerveillement, avez-vous conservé votre regard d’enfant ? Il n’y a pas de doute, les transformations en cours nécessitent de vrais virages culturels.