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Légère embellie pour les seniors en emploi

Actualités | publié le : 17.06.2014 | HÉLÈNE TRUFFAUT

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Légère embellie pour les seniors en emploi

Crédit photo HÉLÈNE TRUFFAUT

Formation, promotion, augmentation, information retraite : la situation des salariés de 45 ans et plus s’infléchit enfin dans le bon sens, surtout pour les plus âgés d’entre eux. Et, s’ils sont encore plus de la moitié à juger leurs conditions de travail difficiles, ils font preuve d’une relative sérénité quant au maintien de leur emploi à court terme. La suite est plus incertaine.

Les dispositions des plans et accords seniors reprises telles quelles ou optimisées dans les nouveaux plans et accords intergénérationnels commenceraient-elles enfin à produire leurs effets ? Les seniors savent-ils d’ailleurs eux-mêmes de quoi il retourne ?

Pas sûr, puisque 61 % des personnes de 45 ans et plus interrogées dans le cadre de ce 16e baromètre – dont les trois quarts travaillent dans le secteur privé et 43 %, dans des entreprises de plus de 500 salariés – affirment que leur employeur n’a pas mis en œuvre de contrat de génération*, et 27 % n’en savent rien. Les autres (soit 12 %) ne sont que 39 % à se déclarer concernés par les mesures déployées.

Formation, promotion, augmentation

Cette nouvelle enquête suggère, quoi qu’il en soit, une légère amélioration de la situation des seniors au travail, notamment pour les plus âgés. Ainsi, au cours de ces trois dernières années, plus de la moitié des sondés ont bénéficié d’une ou plusieurs formations, contre 44 % en avril dernier (voir l’infographie ci-contre). Dans le même temps, plus d’un quart des seniors (27 %) – 33 % des 61 ans et plus – ont obtenu une promotion, un changement de poste ou une nouvelle affectation sur un projet, alors qu’ils n’étaient que 21 % dans ce cas il y a un an. Plus surprenant : 31 % des répondants disent avoir reçu une augmentation de salaire individuelle (contre 25 % l’année dernière), les aînés étant, là encore, les mieux lotis en la matière, avec 38 % de réponses positives! En outre, un quart de l’échantillon (24 %) a déjà bénéficié d’un bilan, d’un rendez-vous de carrière ou d’une aide à l’orientation (+ 2 points sur un an).

Conditions de travail

Mais, en dépit de cette embellie, la perception qu’ont les seniors de leurs conditions de travail demeure contrastée : 55 % les jugent difficiles (20 %) ou assez difficiles (35 %), contre 61 % en avril 2013. « Il est délicat d’interpréter ces résultats, nuance Florence Caviglioli, chef de projet à Menway Carrières. Il peut s’agir d’ambiance, d’horaires, de conte­nu des missions… Chacun y met ce qu’il veut. » Ce sentiment est, en tout cas, largement plus répandu chez les 45-60 ans que chez les seniors plus âgés, qui, à 60 %, estiment travailler dans de bonnes ou d’assez bonnes conditions.

En recul de 3 points sur l’année écoulée, le sentiment d’un harcèlement moral en raison de l’âge se manifeste chez un tiers des personnes interrogées, et, parmi celles-ci, près de 8 sur 10 disent avoir été personnellement victimes de ce type de pratique.

La rupture conventionnelle est-elle, dans ces conditions, une porte de sortie fréquemment empruntée ? Pas vraiment. Seuls 8 % des sondés se sont vu proposer ce type de rupture amiable, et un quart des répondants seraient aujourd’hui intéressés par cette disposition, qui, en avril 2013, aurait bien tenté – un peu ou beaucoup – quelque 60 % des seniors. Certes, 28 % n’ont pas d’avis tranché sur la question, mais 44 % tout de même écartent d’emblée cette possibilité. « Du point de vue des entreprises, pour qui la diversité et la préservation des savoir-faire sont importantes, les seniors ne sont pas la cible prioritaire des ruptures conventionnelles. Pour les seniors eux-mêmes, elles présentent un risque important de rupture du lien social, dont ils ne prennent d’ailleurs pas suffisamment la mesure », commente Florence Caviglioli. Se sentent-ils globalement plus menacés dans leur emploi que l’année dernière ? Étonnamment, le non l’emporte à 72 % – avec une différence de 4 points entre les femmes (73 %) et les hommes (69 %), un brin plus inquiets. Mais ce sentiment varie beaucoup en fonction des tranches d’âge. Et les seniors de 61 ans révolus sont, sur ce point-là aussi, plus sereins que leurs cadets de la tranche 45-54 ans, qui sont 35 % à redouter davantage de perdre leur emploi en 2014.

Fin de carrière

La toute fin de carrière suscite davantage d’interrogations, même si plus d’un sondé sur deux semble confiant. De fait, 54 % considèrent qu’ils seront encore en emploi au moment de prendre leur retraite – 73 % des 61 ans et plus, mais 34 % seulement des 45-54 ans ! –, quand 31 % n’en ont aucune idée. Autre surprise du baromètre, si 45 % des sondés sont aujourd’hui informés de l’existence de la retraite progressive (+ 10 points), ils sont beaucoup moins nombreux que l’année dernière à se déclarer intéressés par ce dispositif (57 %, en baisse de 14 points). Et, parmi les seniors disposant d’un compte épargne-temps (ils sont 36 %), plus de la moitié n’envisagent même pas de l’utiliser pour partir plus tôt.

L’âge de la quille ? 23 % annoncent qu’ils atteindront le taux plein à 60 ans – toujours l’âge idéal de départ pour 60 % des répondants –, 27 % à 62 ans, 10 % à 65 ans, 9 % à 66 ans et plus. Las, près d’un senior sur cinq (18 %) ne sait toujours pas jusqu’à quel âge il devra travailler pour obtenir une retraite à taux plein.

Bilan retraite

Cependant, les employeurs semblent enfin marquer un peu plus d’intérêt pour la question : 26 % des sondés (+ 2 points sur un an) – 40 % des 61 ans et plus – ont déjà reçu, au sein de leur entreprise, une information ou un bilan retraite. Un service plus répandu dans le public (36 %) que dans le privé (23 %) et dont bénéficient 39 % des cadres mais seulement 19 % des employés. L’attente des seniors dans ce domaine ne se dément pas : 81 % des répondants – 85 % des 45-54 ans – aimeraient bénéficier d’une action de ce type.

Dernier point notable du baromètre : les seniors sont de moins en moins tentés par la poursuite d’activité au-delà du taux plein (voir les infographies ci-dessus). Une tendance, qui, selon Florence Caviglioli, est sans doute à mettre sur le compte de l’usure au travail plutôt que d’un véritable mal-être. Car, s’ils continuent à travailler, ils aimeraient autant le faire chez leur employeur actuel.

* Le délai de quelques semaines accordé aux entreprises de 300 salariés et plus pour négocier sur le contrat de génération au-delà de la date butoir initiale du 30 septembre 2013 est largement dépassé. Dans un courrier en date du 29 janvier 2014, le ministre du Travail enjoignait d’ailleurs les Direccte d’engager la procédure de mise en demeure et au besoin de pénalité.

Un prix pour valoriser la gestion RH des seniors

Les entreprises qui savent gérer les seniors, en travaillant sur leur employabilité, en les formant, en aménageant l’organisation du travail et les fins de carrières, en assurant le transfert de leurs compétences, etc., sont généralement considérées comme attractives pour l’ensemble des salariés. Avec le prix Entreprise Seniors Compatible, Entreprise & Carrières, Notre Temps et Mercer s’associent pour identifier et récompenser les entreprises les plus investies et les pratiques RH les plus innovantes dans ce domaine. Les dossiers de participation sont téléchargeables sur ce lien : <filz.fr/scngrq> jusqu’au 11 juillet. La remise des prix aura lieu le 18 novembre prochain. N’hésitez pas à faire valoir vos atouts RH !

Méthodologie

→ Baromètre semestriel “Fait-il bon être senior au travail”, 16e vague. Questionnaire mis en ligne sur le siteNotretemps.com du 11 au 23 avril 2014, 975 réponses exploitées.

→ Le cumul des résultats n’atteint pas toujours 100 % en raison de l’arrondi.

Auteur

  • HÉLÈNE TRUFFAUT