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EVERCONTACT OFFRE DES VACANCES À VOLONTÉ À SES SALARIÉS

Pratiques | publié le : 10.06.2014 | ROZENN LE SAINT

Cette start-up française ne compte pas le nombre de congés payés pris par ses employés. En contrepartie, eux ne comptent pas leurs heures.

Dans la Silicon Valley, c’est un peu la course aux initiatives pour le bien-être des salariés afin d’attirer les meilleurs talents, compte tenu de la pénurie d’ingénieurs. Twitter, Netflix, Evernote ont mis en place le principe de vacances à volonté… Philippe Laval en a entendu parler et a décidé de l’appliquer dans la start-up Evercontact qu’il a créée en 2011 en France : « Dans le droit français, les vacances des dirigeants d’entreprise ne sont pas comptées. J’ai trouvé qu’il était injuste qu’il n’en soit pas de même pour les cadres d’une start-up, qui sont très impliqués et prennent autant à cœur leur mission », estime le patron de cette entreprise qui propose des services de gestion des carnets d’adresses en ligne. Alors, quand Philippe Laval a commencé à recruter, il a mis en place ce principe de congés à volonté, à condition que l’équipe s’organise pour combler l’absence des uns et des autres.

Sept semaines de congés

Les dix salariés profitent de la flexibilité du système mais personne n’en abuse. Au final, le ­patron esti­me que chacun prend en moyenne sept semaines de congés dans l’année… Soit environ autant que les salariés bénéficiant de RTT ! En revanche, pour ne pas se mettre hors la loi, la PME procède à un petit tour de passe-passe. Tous les mois, l’expert-comptable retire systématiquement un douzième de congés payés à chaque salarié, soit 2,5 jours ouvrables. « Le seul risque, c’est qu’un jour, on se sépare d’un collaborateur et qu’il nous dise qu’il n’a pas pris ses congés et nous demande de les lui payer, admet Philippe Laval. C’est un risque humain qu’une start-up peut se permettre de prendre. » D’autant plus qu’avec une politique RH si attractive, le turnover est très faible : une seule personne a décidé de quitter l’équipe depuis trois ans.

Thomas Doctrinal apprécie l’état d’esprit d’Evercontact, après son passage dans une entreprise informatique classique : « Je suis le seul commercial. Alors, je ne vais pas m’absenter deux mois sous prétexte que les vacances sont à volonté ! D’ailleurs, ma femme n’a pas autant de congés, alors à quoi bon… En revanche, je suis le flexible de la famille : je prends une demi-journée pour m’occuper de notre enfant dès qu’il le faut. »

Brad Patterson, lui, tout droit venu des États-Unis où la plupart des salariés bénéficient de deux semaines de congés payés, a eu du mal à se faire à l’idée… Le community manager tient lui-même le décompte des congés qu’il prend pour s’assurer de ne pas dépasser 25 journées. Il apprécie cette flexibilité qui lui permet de partir un mois aux États-Unis l’été, tout en travaillant deux jours par semaine, à distance.

Disponibilité exigée

En échange de cette souplesse, les salariés se rendent très disponibles et consultent régulièrement leur boîte e-mail pendant les vacances, « sauf quand on part loin, sans possibilité de se connecter », précise le patron. Avec 80 % de clientèle américaine, les salariés d’Evercontact doivent souvent travailler en soirée, décalage horaire oblige. Quand il est 9 heures sur la côte ouest des USA, il est 18 heures en France… Les réunions tard le soir sont habituelles, mais possibles en télétravail. Entre autres mesures propres à la start-up : une transparence totale sur le chiffre d’affaires et les salaires de chacun, diffusés tous les mois, et au moins un déjeuner par semaine pris tous ensemble et précédé, pour les volontaires, d’une séance de yoga.

Auteur

  • ROZENN LE SAINT