À la veille de la parution des décrets d’application sur la complémentaire santé, les incertitudes sont fortes. Les DRH, toujours dans l’expectative, espèrent voir levées les ambiguïtés juridiques et y trouver les précisions nécessaires pour lancer rapidement la négociation. Car, sur ce sujet, l’attente des salariés est majeure. Les divers sondages sur les mutuelles d’entreprise sont éloquents: selon l’Observatoire de la santé YouGov pour Mercer, si les Français devaient faire un choix, 6 sur 10 préféreraient le maintien de la participation employeur à leur mutuelle plutôt qu’une hausse de salaire équivalente. Et, d’après le dernier baromètre de l’OPE (Observatoire de la parentalité en entreprise, lire p. 7) et de l’Unaf (Union nationale des associations familiales), sur 1 000 salariés interrogés, 43 % souhaitent une “bonne” mutuelle, qui leur facilite la vie de famille… À l’heure où l’État veut réduire ses dépenses de santé, les salariés reportent logiquement sur l’entreprise leurs attentes en matière de prise en charge des frais de soins. Mais les conséquences de la généralisation de la complémentaire, ainsi que les nouvelles obligations sur les contrats responsables, risquent d’affaiblir ce volet de rémunération globale. Pour maintenir un bon niveau de satisfaction des salariés vis-à-vis de cet avantage social important, les DRH, contraints pour garder l’équilibre de moduler, de ciseler les garanties en fonction des besoins de chacun, vont devoir s’atteler à des calculs savants.