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LA PARENTALITÉ S’INVITE À PETITS PAS À EY

Pratiques | publié le : 03.06.2014 | GAËLLE PICUT

Afin que des collaboratrices décrochent en moins grand nombre après une maternité, le cabinet d’audit EY (ex-Ernst & Young) a initié une politique de soutien à la parentalité.

Le 31 mars, à l’heure du déjeuner, les collaborateurs du siège d’EY, à la Défense (Hauts-de-Seine) ont été conviés à assister à une conférence autour de la parentalité, animée par le médiatique pédopsychiatre Marcel Rufo et organisée par le cabinet Parenting Conseil. Elle était suivie, pour ceux qui le souhaitaient, d’ateliers de coaching parental. Les questions des salariés ont tourné autour du manque de temps, de la culpabilité, des déplacements, etc.

Équilibre et flexibilité

EY, qui emploie 5 000 salariés en France dans le secteur de l’audit, dont 1 200 ont des enfants de moins de 16 ans, a décidé il y a quelques années d’intégrer l’accompagnement de la parentalité dans sa politique RH. Conscient de l’investissement professionnel qu’il exige de ses collaborateurs, EY cherche à répondre à deux problématiques. D’une part satisfaire les besoins d’équilibre des temps et de flexibilité exprimés par les salariés à travers le baromètre de satisfaction interne réalisé tous les deux ans. D’autre part retenir les femmes, qui trop souvent encore décrochent lors de leur première maternité. « Nous souhaitons aider nos collaborateurs à mener de front des carrières ambitieuses et exigeantes et une vie de parent épanouie » explique Laure Bruère-Dawson, responsable diversité au sein d’EY.

EY a d’abord affiché sa volonté d’aider ses salariés-parents en signant la Charte de la parentalité en 2008. Ensuite, il a mis en place différentes mesures : entretien pré et post-congés maternité, semaine de reprise post-congé maternité travaillée à mi-temps et payée à temps plein, financement à 100 % du congé paternité, flexibilité le jour de la rentrée scolaire, mise à disposition de places en crèches, journée des enfants, etc. L’entreprise propose également, lors de quelques matinées par trimestre, des consultations gratuites avec un médecin-pédiatre.

Par ailleurs, EY cherche à travailler sur les mentalités et à faire évoluer certaines pratiques managériales. L’entreprise a ainsi formé 400 managers aux stéréotypes, notamment ceux qui pèsent sur les femmes, et des projets pilotes sur le télétravail émergent. « Nous pratiquons une politique des petits pas, et nous regardons beaucoup ce qui se fait ailleurs, explique Laure Bruère-Dawson. Nous soutenons la flexibilité horaire dans la mesure du possible, mais en tant qu’entreprise de services, nous devons composer avec les exigences et les contraintes de nos clients. »

Quelques signes indiquent que les choses bougent un peu : la grande majorité des pères n’hésite plus à prendre les 11 jours de congé paternité, le travail occasionnel à distance progresse, les réunions tardives sont évitées. « Je peux partir certains soirs à 18 heures pour récupérer mon enfant chez la nounou, confirme une manager, élue au CE, qui préfère rester anonyme. Mais, même si c’est plus facilement accepté, je ressens toujours une certaine gêne, et cela implique de retravailler le soir après le diner. »

Elle confirme qu’il existe une attention et impulsion sur ces thématiques depuis deux ou trois ans, mais « il faut encore sensibiliser à ces mesures les associés, souvent des hommes. Le congé maternité reste parfois pénalisant en terme de carrière ».

EY se dit conscient des progrès qu’il a encore à faire. « Nous devons accompagner les changements structurels de la société, par exemple les parents qui ont leurs enfants en garde alternée, et avoir une plus grande compréhension des problématiques de nos salariés », déclare Laure Bruère-Dawson.

Auteur

  • GAËLLE PICUT