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Le bien-être au travail

Enjeux | LA CHRONIQUE DE MERYEM LE SAGET, CONSEIL EN ENTREPRISES À PARIS. <> | publié le : 03.06.2014 |

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Le bien-être au travail

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Est-ce vraiment le rôle de l’entreprise de prendre en charge le bien-être des salariés ? Il y a ceux que cela énerve. Dans un temps économiquement difficile, n’y a-t-il pas d’autres priorités que le bonheur au travail ? Les partisans de ces nouvelles approches répondent que, si les salariés ne se sentent pas heureux, ils ne traiteront pas correctement les clients, donc tout le monde y perdra. C’est la fameuse “symétrie des attentions”, qui ne date pas d’hier mais qui fut remise au goût du jour par les écrits de Vineet Nayar (Les employés d’abord, les clients ensuite, Diateino, 2011).

En fait, les organisations qui portent haut le drapeau du bien-être au travail sont souvent des entreprises déjà installées sur de beaux succès commerciaux, comme Google ou Zappos, souvent citées en exemple. Quand les résultats sont positifs, que l’exigence est forte pour continuer à exceller, toutes les idées sont les bienvenues pour que le cercle vertueux se poursuive. La question devient : que donner de plus à des salariés déjà performants et très gâtés ?

À l’opposé de cette catégorie privilégiée, les entreprises où le stress est maximum s’intéressent aussi au sujet. Le thème du bien-être au travail est cette fois associé aux initiatives de prévention des risques psychosociaux ! On n’est pas dans le luxe, mais davantage dans la gestion d’une pression devenue toxique pour la santé et l’équilibre des salariés…

Entre ces deux extrêmes, que penser ? C’est vrai que les lois systémiques se vérifient chaque jour. Si je suis bien traité par mon manager, je me sens mieux dans mon travail, mieux dans ma tête et davantage disposé à donner le meilleur de moi-même. Mais ce n’est que le petit bout de la lorgnette. Car le principe des boucles vertueuses dépasse largement le cadre de la réciprocité. Au début, je souris plus facilement à celui qui me sourit, je suis plus généreux si l’autre l’est avec moi, mais ensuite je passe à un degré supérieur : je suis en mesure d’exprimer du positif autour de moi parce que je me sens bien. Je suis capable d’être ouvert même si les autres sont renfrognés, je peux traiter mes interlocuteurs avec attention et empathie quelles que soient les situations, tout simplement parce que je me sens en paix avec moi-même.

Mais cette sorte de sérénité intérieure, me direz-vous, est plutôt du ressort de la personne, de son travail sur elle-même. Quelle part revient donc à l’entreprise ? La réponse est simple : on réalise que la bonne ambiance de travail, l’autonomie des personnes, la responsabilité, la souplesse des horaires, le management libérateur ont un impact majeur sur la performance et la satisfaction de tous. On découvre l’importance de l’aménagement des lieux pour que le travail s’effectue dans de bonnes conditions. Voilà qui suffit à placer le bonheur au travail au centre des réflexions sur l’entreprise « durable ».

Au-delà de ces grandes réflexions, le bien-être au travail commence souvent par des comportements très simples (qui ne nécessitent aucun budget) : dire bonjour, respecter son interlocuteur, l’écouter sans faire autre chose, arrêter de faire le chef, prioriser davantage pour ne pas étouffer ses collaborateurs, prendre en compte les suggestions, reconnaître les efforts fournis, dire merci. Être humain, en somme.