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Enquête

DES OUTILS QUI TRACENT L’EXPOSITION DES SALARIÉS À LA PÉNIBILITÉ

Enquête | publié le : 27.05.2014 | H. T.

Le suivi de l’exposition des salariés à la pénibilité demandera une gestion rigoureuse. Des solutions sont prêtes : les DRH peuvent déjà faire leur marché.

« Toutes les entreprises n’ont pas encore engagé de démarches sur la pénibilité, malgré la proximité de l’échéance », constate Valérie Tran, présidente d’Ariane conseil (handicap, santé et qualité de vie au travail). C’est donc le cabinet qui propose quasi systématiquement à ses clients de faire le point sur le sujet. Car, pour les DRH, qui ont dû s’approprier la problématique de prévention des risques, l’enjeu est double : au-delà de la mise en conformité aux obligations légales présentes et à venir, il s’agit de tracer l’exposition à la pénibilité des salariés concernés pour leur attribuer des points. L’incrémentation des comptes s’effectuera « au vu des expositions déclarées par l’employeur », les droits acquis pouvant être convertis en temps partiel, formation ou départ anticipé à la retraite – une option qui, parie le patronat, aura la faveur des salariés. D’où la nécessité d’un suivi rigoureux.

Pour Bernard Cottet, directeur général du cabinet Didacthem, il importe de ne pas confondre risque et pénibilité, à laquelle il faut intégrer la notion de durée. « Le port de charges lourdes, par exemple, comporte le risque d’un problème vertébral pour le salarié qui dépasse son seuil d’adaptabilité à un instant T. Ce risque doit être répertorié dans le document unique. Mais on peut aboutir à la même pathologie avec la répétition, pendant des années, d’un port de charges plus limité, illustre-t-il. Ce qui nécessite de prendre en compte l’exposition réelle du salarié. »

Compétences associées

Difficile à faire, au-delà d’un certain effectif, sans un outil adapté. Ariane conseil organise d’ailleurs, le 3 juin prochain, à Paris, un petit déjeuner gratuit sur le compte personnel de prévention de la pénibilité (CPPP) avec l’éditeur Neuros, dont le logiciel 1-One est utilisé par Lyreco (lire ci-contre). Une association de compétences spécialisées visant à proposer une offre opérationnelle globale, dans le prolongement du diagnostic.

« 1-One est un outil web, qui peut se greffer au SIRH existant. Il permet de coter la pénibilité des postes, de produire le document unique et de générer les fiches individuelles d’exposition indispensables pour la mise en place du compte pénibilité », détaille Yann Lucas, directeur du développement. « Notre atout est de proposer une approche globale de la santé au travail pour éviter de travailler en mille-feuille », ajoute-t-il.

À partir de son expérience terrain, le cabinet Didacthem a développé sa propre application SaaS (que l’éditeur Premium RH a intégrée dans son offre SIRH). Celle-ci ne gère pas le document unique, censé exister depuis 2001, mais va recueillir toutes les données d’un diagnostic des postes et archiver les actions de prévention. En fonction des seuils entrés dans le système – pour l’instant ceux de l’INRS, des normes Afnor, etc. –, elle permet de visualiser la pénibilité de chaque poste en code couleur (vert, orange, rouge), d’éditer une fiche générique d’exposition par poste de travail, par tâche, ou même par groupe homogène d’exposition, en gérant la polyvalence. Interfacé avec le logiciel de paie, l’outil produit la fiche individuelle et peut attribuer des points sur un compteur. « Il peut être utilisé tant par une entreprise que par une branche, de façon globale », ajoute Bernard Cottet.

Une solution pour affiner la mesure

Autre outil de gestion du CPPP : celui concocté par l’éditeur de logiciels de gestion des temps Horoquartz, en partenariat avec le spécialiste de la gestion de la prévention, de la santé et de la sécurité au travail, VLI-Alfatéa. La différence ? « Beaucoup prétendent suivre la pénibilité à partir du profilage d’activité, explique Thierry Bobineau, directeur marketing d’Horoquartz. On considère, par exemple, qu’un conducteur d’engin de chantier subit tant d’heures de vibrations et de bruit par jour, et on applique cette mesure forfaitaire à tous les conducteurs d’engin, ce qui peut en favoriser – ou défavoriser – certains, avec un risque de contestation. Nous avons développé la première solution qui suit précisément l’exposition réelle à la pénibilité. »

D’autres acteurs se disent prêts pour le CPPP, qu’il s’agisse d’éditeurs spécialisés, comme Enablon (logiciels de maîtrise des risques environnementaux, sociaux, financiers et juridiques) ou Val Solutions, ou d’éditeurs de SIRH, tel Sigma-RH, dont la solution modulaire inclut une brique de gestion des risques professionnels et de la pénibilité. Et qui promeut, pour sa part, une gestion intégrée de tous les processus RH.

Auteur

  • H. T.