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APPRENTISSAGE : 266 POSTES DE DÉVELOPPEURS FINANCÉS EN 2014

Actualités | publié le : 27.05.2014 | VALÉRIE GRASSET-MOREL

Le ministre du Travail signe trois conventions d’objectifs et de moyens avec les réseaux consulaires et le BTP pour lever les freins à l’apprentissage.

« Cette fois-ci, il faut le faire ! » Après des années d’objectifs chiffrés assignés à l’apprentissage, mais non atteints, « on doit agir », a déclaré le ministre du Travail, François Rebsamen, le 22 mai. En conclusion de la Journée nationale de l’apprentissage organisée par CCI France, le réseau des chambres de commerce et d’industrie, il a réaffirmé l’objectif du gouvernement de 500 000 apprentis à l’horizon 2017 (contre 435 000 aujourd’hui), et martelé un autre objectif de court terme : « Aucun apprenti ne doit être sans employeur à la prochaine rentrée. »

Expliquer et inciter à recruter

Pour cela, il compte sur les développeurs de l’apprentissage créés en 2009, et dont l’action est reconduite par trois nouvelles conventions d’objectifs et de moyens signées avec CCI France, l’APCMA (Assemblée permanente des chambres de métiers et de l’artisanat) et le CCCA-BTP (Comité de concertation et de coordination de l’apprentissage du BTP). Ces conventions, qui prévoient un soutien de l’État de 4 millions d’euros en 2014, financeront 266 postes de développeurs sur l’ensemble du territoire. Leur rôle est d’expliquer le fonctionnement de l’apprentissage aux entreprises, de les inciter à recruter des apprentis et à les garder en CDI et de les aider dans les formalités. En 2014, ces développeurs devront contacter 110 580 entreprises (en priorité celles n’employant aucun apprenti ou relevant de branches qui ne recourent pas à l’apprentissage) pour la conclusion de 26 250 contrats.

Nombreux freins non financiers

L’une des missions des développeurs est de contribuer à lever les nombreux freins non financiers au développement de l’apprentissage, qui ont été relevés par quatre inspections (Inspection générale des affaires sociales, Inspection générale de l’administration, Inspection générale de l’administration, de l’Éducation nationale et de la Recherche, et Inspection générale de l’Éducation nationale) dans un rapport publié en février dernier. « Malgré son essor aux niveaux supérieurs, l’apprentissage n’a pas réussi à se bâtir une image d’excellence. Cette voie reste une alternative à l’échec », a souligné Alain Plaud, de l’Inspection générale de l’administration, de l’Éducation nationale et de la Recherche, le 22 mai. Des « postures idéologiques » et un « dénigrement de l’apprentissage » sont également observés au sein même de la sphère éducative, d’après cet inspecteur. De leur côté, « les entreprises se positionnent encore trop souvent comme un lieu d’application des apprentissages et pas de coformation ». Les signaux ministériels en direction de cette filière ne sont pas non plus très clairs, ou sont perçus négativement comme la suppression des aides à l’embauche, la réduction du champ d’application du crédit d’impôt apprentissage ou l’interdiction d’emploi des apprentis mineurs aux travaux dangereux.

Objectifs quantitatifs et qualitatifs

Autre constat relevé par Christian Ville (Igas) : « L’apprentissage n’est pas un sujet de négociation sociale. » En 2012, sur 1236 accords de branche, 230 portaient sur la formation, dont 40 sur l’apprentissage. Le rapport des inspections préconise donc d’inciter les branches à négocier des objectifs quantitatifs et qualitatifs sur cette filière (le statut du maître d’apprentissage par exemple) et d’inclure dans la négociation obligatoire sur la GPEC dans les entreprises de plus de 300 salariés les modalités permettant d’atteindre le quota d’alternants (4 % de l’effectif annuel de l’entreprise et 5 % à compter de 2015).

Auteur

  • VALÉRIE GRASSET-MOREL