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Enquête

UN SALAIRE PAR SEMAINE

Enquête | publié le : 20.05.2014 | CHRISTIAN ROBISCHON

Mars pratique de longue date l’acompte sur la rémunération trois fois par mois, pour faciliter à ses salariés la gestion de leurs dépenses courantes.

Un salaire qui ne tombe pas intégralement à la fin du mois mais qui pourtant passe comme une lettre à la poste, c’est possible chez Mars. Et pour cause : dans les sites français du groupe alimentaire américain, la paie est versée… chaque semaine.

Trois fois par mois, le salarié perçoit par virement un acompte d’un montant fixe. Celui-ci correspond à un quart ou un peu moins de sa rémunération mensuelle. Le solde permettant d’atteindre 100 %, plus les majorations éventuelles (les heures supplémentaires), lui est versé en fin de mois, en même temps que lui parvient sa fiche de paie. Dès son entrée, le nouveau collaborateur bénéficie de cette avance qu’il conserve tout au long de sa carrière.

Complètement atypique dans l’Hexagone, l’initiative venue de la maison mère paraît naturelle aux dirigeants français de cette entreprise d’un modèle RH particulier, où le salarié est nommé « associé » pour manifester son adhésion à la culture maison bien qu’il ne détienne aucune part du capital. « Nous y sommes tellement habitués que c’est la situation standard d’une rémunération mois par mois qui nous surprend », confie Nicolas Perette, DRH de Mars Chocolat France, l’une des entités du groupe basée à Haguenau (Bas-Rhin).

Vieille de très nombreuses années, la pratique découle de la philosophie, en version modernisée, du paternalisme de la famille Mars, fondatrice et toujours propriétaire à 100 % du groupe devenu l’une des plus grosses multinationales de son secteur. « Soucieuse du bien-être du personnel, elle ne voulait pas que l’attente du salaire l’oblige à s’endetter ou le mette en difficulté financière pour faire face à ses dépenses récurrentes en cours de mois, comme le remboursement d’un prêt ou le loyer », relate le DRH.

« Le dispositif est évidemment très apprécié », ajoute-t-il. Il concerne le salaire de base. Le système de participation et celui d’intéressement obéissent, pour leur part, à des mécanismes classiques de versement annuel, et ils représentent en cumul 20 % à 25 % de complément de rémunération.

Selon la direction, la politique de rémunération contribue au faible turnover (moins de 5 %) et au taux de 94 % de collaborateurs ayant qualifié Mars d’entreprise où il fait bon travailler dans le baromètre Great place to work 2014. En tout cas, parmi les 65 % de répondants à cette enquête, qui a porté sur la moitié des effectifs français.

Une crèche interentreprises

L’avance sur salaire participe, selon Mars, de la prise en compte des considérations de la vie personnelle. Cette attention connaît d’autres traductions concrètes. À Haguenau, par exemple, Mars réserve 20 places dans une crèche interentreprises dont la gestion est déléguée à un prestataire. Elle en a cofinancé la réalisation et en subventionne le fonctionnement pour ramener le tarif à celui d’une crèche publique ; elle participe aux décisions au même titre que les salariés.

Dans la division Petcare (nourriture animale), qui est basée en région Centre, les animaux domestiques sont admis au travail… non pour tester les dernières nouveautés à longueur de journée, mais pour tenir compagnie à leur maître. « Pour certains, c’est un élément important d’équilibre personnel », souligne Nicolas Perette.

MARS

• Activité : fabrication d’aliments (marques Pedigree, Whiskas, Kitekat, M&M’s, Snickers, Uncle Ben’s, Royco…).

• Effectif : 4 700 salariés en France.

• Chiffre d’affaires France : 2 milliards d’euros en 2013.

Auteur

  • CHRISTIAN ROBISCHON