On pense parfois qu’il y a les créatifs et les autres. En fait, adopter une telle idée reçue revient à camper sur une conception très vieillotte. Comme le souligne David Kelley, le fondateur de l’agence d’innovation américaine Ideo et auteur de nombreux livres sur la créativité, il ne s’agit pas de nous classer en catégories, mais bien de retrouver nos aptitudes naturelles à l’ingéniosité. En effet, chacun de nous est capable de produire des idées nouvelles ou des solutions créatives, c’est même la particularité du cerveau humain, qui outrepasse de loin celui des autres mammifères.

Sortir de ses schémas mentaux. Bien sûr, il faut faire un peu de gymnastique pour s’assouplir… “Penser en dehors de la boîte” ne s’apprend pas en restant blotti dans son environnement habituel, entouré de ses émissions préférées et de ses amis réguliers. Pour avoir une chance de raisonner différemment, rien de mieux qu’une plongée dans d’autres mondes.

La curiosité, l’exploration sont le signe des êtres créatifs. Ils ne laissent pas les normes ou la pensée usuelle leur rigidifier l’esprit. Alors, une journée chez un fournisseur ou un client, une interview des collègues que l’on voit rarement, une excursion dans un lieu inconnu ? Le bénéfice est tout trouvé : la créativité augmente dès que l’on fait entrer un vent d’air frais dans ses façons de penser.

Diversité. Au travail, un moyen simple d’être créatif est d’inviter dans certaines réunions des personnes qui ne font pas partie de l’équipe habituelle. Ces personnes vont porter un regard neuf, poser des questions inattendues, proposer des réflexions différentes. C’est prouvé, la créativité bénéficie de la confrontation de points de vue. Lorsque l’on explore une problématique, une des clés du succès est même d’“organiser” la variété d’appartenance. En mélangeant les fonctions, les services, les expériences professionnelles, le groupe de travail aboutit à des solutions nettement plus riches, car chacun souligne un aspect que les autres n’ont pas forcément vu.

Légèreté émotionnelle. Jeux de pouvoir, jalousies, souvenirs non digérés, besoin d’avoir raison, inquiétude, manque de confiance, tous ces sentiments nous encombrent au point de ne pas nous laisser d’énergie pour la création. Sachons nous dégager le plus possible de nos bagages émotionnels. La créativité consiste à voir la chance que l’on a plutôt que de grogner, et à tenter des choses plutôt que de se résigner.

Enthousiasme et énergie. Quelqu’un de fatigué a du mal à être créatif et à réagir de façon positive aux événements. À l’opposé, un enfant débordant de vitalité et de dynamisme produit des idées par milliers et s’accroche à ses rêves sans baisser les bras. Alterner ses activités, faire du sport, se préserver des moments de ressourcement est important, car la créativité passe aussi par le corps. C’est souvent seul et dans la détente que l’individu produit ses meilleures idées, car le silence et le repos favorisent l’accès aux idées neuves.

Confiance. Ouvrons les yeux avec pragmatisme : au quotidien, nous n’arrêtons pas d’imaginer et d’inventer, ne serait-ce que pour nous débrouiller ! David Kelley a raison, la créativité est bien le naturel de chacun de nous. Alors, confiance, ne le laissons pas s’étouffer.