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LES SALARIÉS FAVORABLES AU PRINCIPE DE LAÏCITÉ DANS LE SECTEUR PRIVÉ

Actualités | publié le : 20.05.2014 | MARIETTE KAMMERER

Selon l’enquête de l’Institut Randstad, salariés et managers attendent un positionnement clair et neutre de l’entreprise.

L’institut Randstad et l’Observatoire du fait religieux en entreprise (OFRE) ont présenté le 14 mai les résultats de leur deuxième enquête sur le fait religieux en entreprise, réalisée en février 2014 auprès de 1 300 DRH, managers et salariés. Elle confirme les tendances de l’étude 2013  : « Très peu de cas sont problématiques, mais, quand ils le sont, les entreprises sont assez démunies pour les gérer », résume Abdel Aïssou, DG de Randstad France.

Si 70 % des entreprises sont concernées par le fait religieux, seules 12 % y sont confrontées régulièrement. Un quart des situations rencontrées nécessite l’intervention du management. Celles-ci concernent des demandes d’absence (16 %) ou d’aménagement de planning (12 %), mais aussi des refus de réaliser certaines tâches (5 %) ou de travailler avec une femme (8 %); elles sont jugées inacceptables par neuf salariés sur dix. « Il faut distinguer le fait personnel, qui appelle une réponse pragmatique du management, du fait visant à transgresser les règles », indique Lionel Honoré, chercheur et directeur de l’OFRE.

Moins de 3 % des situations font l’objet d’un conflit ou d’un blocage. Ces cas sont liés à des postures radicales et extrémistes, avec une dimension politique, et concentrés dans certaines zones géographiques. Leur nombre est stable mais les situations sont jugées plus complexes.

Quand un cas problématique se présente, 58 % des répondants estiment qu’il doit être traité par le management de proximité alors que 42 % renvoient cette compétence au service RH; 73 % des managers estiment que le caractère religieux d’une situation la rend plus délicate à aborder.

Des prises de position plus affirmées

« Les managers n’attendent pas de réponse législative, mais ils veulent s’appuyer sur des règles et une politique claires de l’entreprise sur ce sujet », souligne Abdel Aïssou. « Depuis un an, de plus en plus d’entreprises ont engagé une réflexion, complété leur règlement intérieur, prévu des guides d’action ou des formations pour les managers », constate Lionel Honoré.

Du côté des salariés, le fait religieux est bien accepté à condition qu’il reste personnel, privé, n’impacte pas le travail ni les collègues et ne prenne pas un caractère collectif ou prosélyte.

« Par rapport à 2013, on sent néanmoins que le sujet a été médiatisé et que les prises de position s’affirment davantage », observe Lionel Honoré. Les salariés attendent de l’entreprise un positionnement neutre : sans interdire le fait religieux, 78 % estiment que l’entreprise n’a pas à s’adapter aux demandes religieuses de ses salariés, qui doivent être traitées comme des demandes personnelles. Ainsi, 79 % sont opposés à la création de lieux de prière, 69 % à des menus confessionnels à la cantine, et 61 % à la prise en compte des calendriers religieux dans les plannings. Pour 83 % des répondants, le principe de laïcité devrait s’appliquer aux entreprises privées.

Auteur

  • MARIETTE KAMMERER