Avec en France 37 % de femmes au comité de direction et 40 % aux postes de management (contre 28 % en 2009), Coca-Cola Entreprise se félicite des avancées réalisées en matière d’égalité hommes-femmes. « Depuis cinq ans, la diversité est une priorité de Coca-Cola dans le monde. Chaque pays a instauré un comité sur ce thème », décrit Alexandre Poncet, porte-parole de l’entreprise. En France, la méthode, que la maison veut « aspirationnelle », prend le pari de commencer par le haut de la pyramide.

Les processus de recrutement ont été encadrés : pour chaque poste de manager à pourvoir, la règle veut qu’il y ait une femme dans la short list de candidats et une femme qui fasse passer les entretiens. De même, la possibilité de promouvoir une femme est systématiquement évoquée lors de la revue annuelle des talents, qui étudie la promotion des cadres. Pour autant, la direction se refuse à fixer des objectifs chiffrés ou à signer un accord spécifique sur la question : « Nous voulons éviter un effet rejet de la part des hommes. Il s’agit seulement que les hommes et les femmes aient les mêmes chances de réussir », justifie Alexandre Poncet.

Pour encourager les femmes à oser, le groupe a aussi soutenu la naissance, en 2011, d’un réseau interne qui rassemble une soixantaine de cadres dirigeantes de la société.

À la dernière de ces réunions, qui se tiennent quatre fois par an autour d’un thème, elles ont chacune convié un homme. « Cette démarche a connu un succès incroyable auprès des hommes comme des femmes. Preuve que la diversité ne se construit pas contre les hommes, mais avec eux », se réjouit Anne-Laure Viton, cofondatrice de ce réseau, qui a notamment instauré pour les femmes un programme de mentorat spécifique. « La parité hommes-femmes reste un sujet de vigilance permanent. Les stéréotypes perdurent », relève cependant Alexandre Poncet.

Si Coca-Cola se targue d’avoir recruté 50 % de femmes aux postes de managers en 2010 et 2011, il n’en va pas de même pour les postes moins qualifiés : au total, les femmes ne représentent qu’un quart des 2 600 collaborateurs de l’Hexagone. Sur les sites de production, elles sont rares. Et si la seule femme à diriger une usine, celle de Toulouse, est fréquemment citée en exemple dans l’espoir de susciter des vocations, les collaboratrices ne représentent que 15 % des effectifs sur les sites industriels. « De la part d’une entreprise qui communique autant et si bien, nous voudrions des avancées plus rapides en matière de parité, à tous les niveaux de la hiérarchie, regrette Vincent Lenglet, délégué central CFDT. Le comité de direction, ce ne sont que quelques personnes ! »