La crise financière et la tendance générale à la financiarisation de l’économie ont eu pour conséquence une perte d’influence de la fonction RH dans l’entreprise au profit de la fonction financière, d’une part, et des opérationnels de l’autre, pour qui elle tend à devenir une fonction de simple support technique. Or cette perte d’influence relative des RH conduit à mettre complètement en sourdine la dimension sociale des organisations. Celle-ci, pourtant, est plus que jamais un enjeu pour endiguer la montée des risques psychosociaux, faire muter les systèmes hiérarchiques vers un encadrement hybride mixant management horizontal et management vertical, et développer une approche stratégique de la responsabilité sociale de l’entreprise.

Les auteurs, l’un ancien DRH de grands groupes, l’autre professeur associé au groupe HEC, passent en revue les transformations de l’entreprise, qui obligent à revoir le positionnement des RH au sein des organisations. Dans la foulée de ces changements, il est clair pour eux que le profil des DRH doit également évoluer, allant notamment dans le sens d’une plus grande expertise business sous peine d’être court-circuités par le recours à des experts extérieurs pour conduire les changements. La révolution numérique peut offrir aux DRH une opportunité unique de reprendre une place prépondérante de chef d’orchestre des coopérations entre les différentes fonctions. Il leur reste à faire la double preuve de leur professionnalisme et de la valeur ajoutée de la fonction.

Comment la DRH fait sa révolution

François Eyssette et Charles-Henri Besseyre des Horts, Eyrolles, 176 pages, 12 euros.