Le 24 avril 2014, soit un an après la catastrophe du Rana Plaza, les associations Sherpa, Peuples Solidaires et le collectif Éthique sur l’étiquette ont déposé une plainte auprès du parquet de Lille contre Auchan, « afin de faire reconnaître que les engagements éthiques de l’enseigne constituent une pratique commerciale de nature à induire les consommateurs français en erreur sur les conditions sociales de fabrication des produits qu’elle commercialise ». Une première en Europe dans ce dossier.

Les associations affirment que des étiquettes de la marque propre In Extenso d’Auchan ont été retrouvées dans les gravats de l’immeuble. De son côté, Auchan avait mis fin aux relations commerciales avec son fournisseur, qui niait la sous-traitance.

Contacté, Auchan ne s’est pas prononcé sur la plainte, qu’il n’a pas consultée. Mais l’enseigne affirme n’avoir « jamais passé de commandes auprès des ateliers du Rana Plaza » et « qu’aucun lien direct ou indirect n’existe entre Auchan et les entreprises du site ».

En mai 2013, l’enseigne avait signé le Fire and Safety Agreement, qui vise à améliorer la sécurité dans les usines textiles au Bangladesh. Elle avait également lancé en juillet 2013 un plan d’actions contre la sous-traitance non déclarée dans la filière textile, dont un premier bilan a été réalisé début avril.

Les associations plaignantes rappellent qu’elles soutiennent une proposition de loi déposée notamment par les députés socialistes et qui vise à imposer un « devoir de vigilance » des entreprises envers leurs filiales et leurs sous-traitants.