Entré dans les mœurs aux Pays-Bas, depuis sa mise en place voici quarante ans, le smic des 15-22 ans se révèle une porte d’entrée sur le marché du travail pour des jeunes sans expérience ni qualification (le taux de chômage des jeunes est de 15,8 % aux Pays-Bas contre 25 % en France).
Attrayant pour les entreprises, le dispositif a généré et généralisé une culture des petits boulots au sein de cette tranche d’âge. Quelque 60 % de Néerlandais de moins de 23 ans combinent souvent étude et travail, un taux deux fois plus élevé qu’en France.
Mécanisme simple, ce smic est calculé sur la base du smic “normal”, mais amputé proportionnellement à l’âge du salarié. Progressant suivant une grille, l’échelon de revenu du salaire minimum est fixé pour chaque année. Le régime s’applique pour la tranche des 15-22 ans.
En bas de l’échelle, les ados âgés de 15 ans perçoivent un revenu plafonné à 30 % du smic légal; en haut, les travailleurs de 22 ans ont 85 % du smic. En termes de revenus mensuels bruts, ils s’étagent entre 443,35 euros pour le plus jeune et 1 262,75 euros pour le plus âgé.
Le système a fait ses preuves : « Les entreprises peuvent plus facilement donner leurs chances à des jeunes peu productifs, qui vont acquérir une expérience profitable pour l’avenir », note Daniel van Vuuren, économiste du Bureau central du plan (CPB). Autre avantage selon lui, « le faible niveau du smic jeunes est une incitation à poursuivre ses études ».
