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« L’information est la clé de la réussite du compte personnel de formation »

Actualités | L’INTERVIEW | publié le : 29.04.2014 | VALÉRIE GRASSET-MOREL

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« L’information est la clé de la réussite du compte personnel de formation »

Crédit photo VALÉRIE GRASSET-MOREL

E & C : Dans l’ouvrage que vient de publier le Céreq*, vous expliquez comment le compte personnel de formation (CPF) peut réussir là où le DIF a échoué.

I. M.-V. : Le droit individuel à la formation est resté confidentiel : 5 % des salariés y accèdent chaque année pour des formations de 20 heures en moyenne, alors que la majorité des salariés ont atteint le plafond de 120 heures. La moitié des ouvriers déclarent en avoir entendu parler. Si le CPF ne bénéficie pas d’une plus grande notoriété, il connaîtra le même sort. Les réformateurs y ont pensé puisqu’ils ont créé deux dispositifs complémentaires : le conseil en évolution professionnelle délivré par des organismes ad hoc et, dans l’entreprise, l’entretien professionnel obligatoire tous les deux ans, qui est un point clé de la réforme.

E & C : Pourquoi l’entretien est-il si important ?

I. M.-V. : Dans les entreprises qui le proposent déjà, tous les salariés, quelle que soit leur catégorie, ont un meilleur accès à la formation. Les non-cadres voient même leurs chances de se former croître plus fortement que celles des cadres. L’accès à la formation ne dépend pas seulement de la création de dispositifs individuels. Il est très dépendant du contexte apprenant ou pas de l’entreprise et des espaces de discussion mis en place. Sur ce point, les petites entreprises doivent progresser : si tous les employeurs de plus de 1 000 salariés déclarent informer sur la formation, seuls trois quarts des 10 à 19 salariés le font. Et si les plus de 500 salariés ont déjà généralisé l’entretien professionnel, c’est le cas de moins de la moitié des entreprises de moins de 50 salariés.

E & C : Les Opca améliorent-ils l’accès à la formation ?

I. M.-V. : On note indéniablement un “effet Opca”, notamment dans les entreprises de moins de 20 salariés : l’accompagnement et le conseil qu’ils délivrent sont déterminants. Le frein à la formation dans les TPE est moins financier qu’organisationnel – manque de temps, remplacement du salarié formé. Pour preuve : 30 % des moins de 50 salariés ne forment pas malgré l’obligation fiscale actuelle. Lorsqu’on évaluera la nouvelle réforme, il faudra veiller à bien distinguer tous les facteurs et leurs effets : baisse des contributions, contexte économique, réorganisation des Opca, etc. On ne pourra pas juger trop tôt cette réforme systémique.

* Quand la formation continue. État des lieux à l’aube de la réforme 2014, Céreq, coordonné par I. Marion-Vernoux et M. Lambert.

Auteur

  • VALÉRIE GRASSET-MOREL