logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Enquête

LE CPF PEUT ÊTRE UTILISÉ POSITIVEMENT PAR LES BRANCHES

Enquête | publié le : 22.04.2014 | L.G.

Comment penser le CPF au niveau de la branche dans l’intérêt de tous ? Un responsable d’Opca, qui préfère rester anonyme vu ses prédictions sur l’issue de la réforme, donne son analyse.

« Le fait de gérer le 0,2 % du CPF en interne dans l’entreprise ou en externe via l’Opca est une vraie question que vont se poser les entreprises, confie ce responsable d’Opca. La gestion interne privera les entreprises d’un accès à la mutualisation et forcera leurs salariés à envisager le CPF surtout hors temps de travail et sans rémunération durant les heures de formation, sauf dans le cas du socle de connaissances qui, selon la loi, est de droit sur le temps de travail donc rémunéré. Mais les débats sur ce socle sont loin d’être apaisés et stables. »

C’est pourquoi, ajoute-t-il, « les Opca, et les branches professionnelles qui les animent, auraient intérêt à tenter d’instrumentaliser positivement le CPF, par des politiques d’abondement de branche, une définition large des formations éligibles, une réalisation du CPF sur le temps de travail et par une connexion forte avec les objectifs du plan, dans une logique d’effort partagé gagnant-gagnant ».

Méthode alternative

Autre méthode qu’il préconise : « On pourrait également envisager une politique d’abondement propre à l’entreprise, en dehors de la branche. Nous discutons déjà avec de grands groupes sur l’idée de versement privé tiré du plan de formation interne, déployable sur une consommation du CPF dans le cadre d’une GPEC planifiée sur trois ans, afin d’apporter des “preuves” de réalisation à l’administration. »

Ces deux types d’abondement conventionnel de branche ou privé pourraient trouver des financements complémentaires auprès des régions, « lesquelles, me semble-t-il, sont demandeuses de projets co-construits. Cette capacité à trouver des cofinancements sera pour les Opca un critère de pérennité et de déploiement de nouveaux services ».

Ce responsable formule ces pistes car, selon lui, « sans ce type de montage, on peut s’attendre à un écroulement de l’effort de formation dans les entreprises de 50 à 300 salariés. Celles de moins de 50 seront un peu protégées par les possibilités de mutualisation encore existantes. Pour les plus grandes entreprises, celles de plus de 300 et bien plus, je prévois deux conséquences : les grandes entreprises industrielles fortement confrontées à la concurrence internationale savent qu’elles vont devoir maintenir un niveau d’investissement en formation important pour survivre. Mais d’autres grands groupes, davantage placés sur des services et peu concurrencés, vont certainement lever le pied en matière de formation ».

Et de conclure sans hésitation : « Fondamentalement, cette réforme porte en elle les gènes d’une prochaine réforme. Une réforme qui orientera plus encore les fonds vers les bas niveaux de qualification, qui poussera à une fongibilité accrue entre apprentissage et alternance via une refonte plus violente des structures et des financements de l’apprentissage. »

Auteur

  • L.G.