logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Enquête

0,2 % CPF : gestion interne ou versement à l’Opca

Enquête | publié le : 22.04.2014 | LAURENT POILLOT

Image

0,2 % CPF : gestion interne ou versement à l’Opca

Crédit photo LAURENT POILLOT

E & C : Envisagez-vous déjà de gérer en interne le CPF ou songez-vous à verser 0,2 % de votre masse salariale à votre Opca ?

S. M. : Il y a du pour et du contre, et j’attends de voir les décrets d’application. Mais j’envisage en tout cas de faire une proposition en faveur de la gestion en interne à ma direction. Parce que je pense a priori qu’un tel dispositif, bien qu’il relève de l’initiative individuelle, doit, pour bien fonctionner, être géré collectivement par une politique dynamique. Les décrets à paraître conforteront ou non ce principe. Nous saurons alors si le CPF deviendra l’affaire des entreprises ou bien seulement un “CIF bis”, dont elles auront finalement pour seule responsabilité de le financer.

C. S. : Dans les trois ans à venir, nous envisageons un versement à l’Opca, car cela peut contribuer à faire des économies de temps administratifs. Le motif est que notre entreprise n’a pas à court terme de besoin certifiant de compétences qui donnerait un intérêt à le gérer en interne. De plus, il semble difficile de consolider un indicateur sur un dispositif dans lequel les personnes n’ont aucune obligation de prévenir l’employeur. En revanche, la gestion interne pourrait à moyen terme présenter un intérêt si un besoin de type VAE collective dans un secteur de l’entreprise apparaît.

E & C : La référence à des listes de formation éligibles au CPF vous semble-t-elle simple ou complexe ?

S. M. : La complexité réside surtout dans les différents niveaux de définition des listes : nationale, régionale, branche, entreprise… L’articulation entre ces niveaux pourrait être un casse-tête pour des groupes comme le nôtre. Dans une entreprise multisites, présente partout en France et composée d’une grande variété de métiers, nous devons pouvoir compter sur un panel de formations éligibles le plus large possible pour un accès au CPF équitable pour l’ensemble de nos salariés.

C. S. : Plutôt simple à terme : il y a déjà de nos jours des listes qu’on transmet au salarié : les centres de bilans de compétences agréés, les orientations de branche pour le DIF, etc.

E & C : Êtes-vous globalement optimiste ou dubitatif ?

S. M. : Très optimiste. Tous les métiers de la formation vont être amenés à évoluer : responsable formation, financeurs et organismes. Cette réforme – une vraie, enfin ! – va plutôt dans le bon sens et pour l’intérêt général. Elle encouragera la créativité et l’innovation pédagogiques, dont celle amenée par les nouvelles technologies, qui, on sait, vont bouleverser les modes d’apprentissage dans les entreprises.

C. S. : Cette réforme a selon moi une face positive : celle de repenser une stratégie pluriannuelle de formation indépendamment des contraintes légales. Mais je reste très dubitative sur les éventuelles autres avancées, y compris en termes d’économies pour les entreprises.

Auteur

  • LAURENT POILLOT