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Les cadres sont-ils condamnés à l’épuisement ?

Enjeux | Livres | publié le : 15.04.2014 | PAULINE RABILLOUX

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Les cadres sont-ils condamnés à l’épuisement ?

Crédit photo PAULINE RABILLOUX

Le malaise des personnels dans l’entreprise n’est plus à démontrer et la presse s’est largement fait écho des risques de décompensation des salariés. Mais qu’en est-il de l’encadrement, naguère plutôt privilégié, et qui pouvait de ce fait paraître à l’abri ?

Pour l’auteur, sociologue, chercheur associé à l’IAE de Paris, la situation est contrastée selon les postes, mais une partie de l’encadrement est clairement mal en point. Plus d’une centaine de témoignages qu’il a recueillis le démontrent. Le malaise des cadres concernés peut recouvrir trois aspects : un malaise identitaire dû à une diminution du prestige de la fonction, un sentiment d’iniquité quand les efforts fournis semblent mal récompensés et, enfin, un mal-être dû à la difficulté éventuelle de trouver un sens à son travail.

La rébellion des cadres reste cependant minoritaire et ceux-ci demeurent largement investis dans leur travail. À tel, point qu’ils frôlent le burn-out, la décompensation, la maladie… La plupart restent silencieux sur leur souffrance et subissent leur charge de travail, parfois avec un peu de honte, se “régalant” des carottes (primes, intéressement, voiture de fonction, etc.) qui leur sont tendues. Certains pourtant réagissent par la prise de parole quand ils sont en position de force ou quand, proches de la retraite, ils n’ont plus rien à perdre.

Parler de divorce entre l’entreprise et ses cadres est sans doute exagéré, mais un malaise existe bel et bien qui tend à diminuer l’implication affective, si ce n’est effective de l’encadrement au travail. Ce détachement vise bien sûr aussi, et c’est heureux, à échapper à la pression. Ce n’est certes pas une révolution, mais une situation suffisamment préoccupante pour inciter les directions d’entreprise à réfléchir aux conditions de la performance de l’encadrement autrement qu’en lui faisant porter la responsabilité de tous les dysfonctionnements dans les équipes.

Le Silence des cadres

Denis Monneuse, Vuibert, 235 pages, 19 euros.

Auteur

  • PAULINE RABILLOUX