« Les actifs d’origine étrangère ont des taux d”emploi en contact avec la clientèle plus faibles que ceux dont les deux parents sont originaires de métropole. »
C’est la conclusion de Morgane Laouénan, de l’Insee, dans son article sur « l’accès aux emplois en contact avec le public ». Certes, il ne s’agit pas toujours de discrimination : pour les immigrés de première génération, la maîtrise insuffisante de la langue française peut ainsi être un frein à l’accès à de tels métiers.
Mais cette explication n’est pas seule en cause, puisque cette sous-représentation ne s’observe pas dans le secteur public. De plus, elle s’estompe mais ne disparaît pas au sein de la génération des enfants d’immigrés nés sur le sol français. Il y a donc bien discrimination… Et une discrimination d’autant plus problématique que « la proportion d’emplois en contact avec le public n’a cessé de croître en France depuis les cinquante dernières années », souligne la chercheuse : aujourd’hui, plus de la moitié des emplois impliquent un contact direct avec la clientèle.
Cet article est paru dans le numéro d’Économie et statistiques* publié la semaine dernière et consacré aux discriminations (n° 464-465-466). Y sont traités également : le lien entre le salaire et le sexe du supérieur hiérarchique, rémunérations et orientation sexuelle et diverses formes de discrimination à l’embauche.
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