Un record : trois ans après leur sortie du système éducatif en 2010, 22 % des jeunes actifs étaient en recherche d’emploi, selon une étude publiée par le Céreq le 8 avril. C’est le plus haut niveau jamais observé par l’organisme, traduisant d’une part la dégradation du marché du travail (le taux de chômage de cette génération était notamment descendu autour de 18 % en juin 2012, avant de remonter l’année suivante), et d’autre part la baisse du volume d’emplois aidés durant cette période, les emplois d’avenir n’ayant pas produit leurs effets au moment de l’étude, mi-2013. En trois ans, 12 % de ces jeunes ont passé moins de 10 % de leur temps en emploi.

Les disparités entre les niveaux de diplôme se sont en outre « considérablement accrues », note Alberto Lopez, le directeur du Céreq : 48 % des non-diplômés de la génération 2010 sont au chômage, soit 16 points de plus que la génération 2004 (observée en 2007).

Sauf pour les sortants d’école d’ingénieurs, les docteurs et les bac + 2 ou 3 en santé-social, l’insertion se dégrade pour tous les diplômés. Mais l’écart en six ans n’est que de 3 points pour les sortants du supérieur long – 9 % sont au chômage –, tandis qu’il est de 15 points pour les titulaires de BEP-CAP : 32 % sont au chômage contre 17 % il y a six ans, y compris dans les spécialités industrielles.

Néanmoins, gobalement, 62 % des jeunes accèdent à l’emploi en moins de trois mois. De plus, les conditions d’emploi ne se sont pas dégradées : la part des contrats à durée indéterminée (66 %), celle du temps partiel contraint (9 %), et le niveau de salaire à l’embauche restent stables, et continuent de favoriser les hommes. En revanche, pour la première fois, le taux de chômage des femmes à trois ans (20 %) est inférieur à celui des hommes (23 %).