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MarocJACOBS ENGINEERING VEUT PROFESSIONNALISER LE MANAGEMENT DE PROJET

Pratiques | International | publié le : 08.04.2014 | MARIE CADOUX

La société d’ingénierie a créé en 2012 son centre de formation, la Jacobs Academy. À la clé, plusieurs dizaines d’ingénieurs à former au management de projet et un partenariat possible avec une école d’ingénieurs dès l’année prochaine.

Chez Jacobs Engineering, on ne badine pas avec la formation. Né en août 2010 du rapprochement de l’entreprise marocaine OCP, numéro un mondial des phosphates, et de l’américain Jacobs, l’un des leaders mondiaux de l’ingénierie (8,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2013), Jacobs Engeneering SA (JESA) conçoit en amont et conduit de A à Z les projets de constructions d’infrastructures (industrielles et de transport) et de bâtiment. « Le management de projet industriel est extrêmement complexe. Hormis une certification délivrée par une association internationale – le Project Management Institut –, il n’existe pas de formation dédiée à la conduite de projet », explique Anne Duval, directrice de la Jacobs Academy. Un constat qui a poussé l’entreprise à créer en 2012 sa propre académie de formation.

Mélange de culture et d’expertise technique

Et la Jacobs Academy a du pain sur la planche. JESA, qui compte déjà 1 000 salariés, espère doubler ses effectifs dans les deux prochaines années. Déjà, en l’espace de trois ans et demi, 500 personnes ont été embauchées au Maroc, une cinquantaine de salariés d’OCP ont intégré la structure, près de 150 sont venus de la maison mère Jacobs, sans compter les équipes de Team Maroc (200 salariés), cabinet d’ingénierie racheté en 2012, et celles qui travaillent depuis la Floride – une centaine.

Ce mélange de culture et d’expertise technique constitue, selon Anne Duval, l’unique capital de l’entreprise. « Tout notre business et nos projets reposent sur nos collaborateurs », résume-t-elle. Parce que le management de projet ne peut être le fait d’un seul homme mais exige de s’appuyer sur des réseaux internes efficaces, et ne peut fonctionner « sans la disponibilité et la générosité des uns et des autres », selon les termes d’Anne Duval, la Jacobs Academy s’emploie justement à cultiver ces qualités auprès des collaborateurs de JESA. « Il faut briser les silos à la fois verticaux et horizontaux », insiste-t-elle. Pour mettre au point les sessions de formation, dont la première est centrée sur la construction du leadership, la Jacobs Academy a fait venir Deborah Raupp qui, il y a vingt-cinq ans, a construit aux États-Unis le Jacobs College. Les formations au leadership et au management de projet ont été adaptées aux spécificités marocaines.

Dans le cadre de sessions de cinq jours et demi, les ingénieurs, les managers mais aussi les jeunes collaborateurs venant des bureaux de Rabat, de Casablanca ou de Lakeland en Floride apprennent à adopter la bonne posture, celle qui conduit à prendre des risques mesurés, à intervenir en cas de situation potentiellement dangereuse, à se montrer honnête, courageux, à comprendre les contraintes des uns et des autres, à assumer ses responsabilités. Ces sessions, qui ont démarré en mai 2013, et dont la dernière doit se tenir au mois de mai prochain, auront formé au total 260 personnes.

Soft skills

Parallèlement, des ateliers de formation aux soft skills sont menés par petits groupes, le plus souvent à l’heure du déjeuner dans les locaux des bureaux de Casablanca et de Rabat. On y apprend à prendre la parole en public, à mieux se connaître soi-même, à gérer le conflit. « Lorsqu’on sort d’une école d’ingénieur à 23 ans, on n’est pas forcément armé sur ces points-là », insiste Anne Duval. Ces formations sont toutes délivrées par des salariés du groupe. La Jacobs Academy, dont le rôle est de rechercher en interne les compétences permettant de répondre à des besoins plus techniques, est là pour aider les formateurs sur le plan des méthodes pédagogiques.

L’année 2015 devrait constituer un tournant pour l’académie, qui nourrit le projet de s’ouvrir sur l’extérieur, en mettant au point un cursus certifiant ou diplômant avec une université. Tous les regards sont tournés vers l’université Mohammed VI Polytechnique, située à proximité de Benguerir, qui doit ouvrir justement en 2015. Le projet est porté par OCP, partenaire de JESA…

Auteur

  • MARIE CADOUX