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CNR FÉMINISE SES DIRECTIONS ET SES MÉTIERS TECHNIQUES

Pratiques | publié le : 01.04.2014 | FLORENCE ROUX

Dans son troisième accord sur l’égalité hommes-femmes, la Compagnie nationale du Rhône veut continuer de renforcer la mixité de son personnel, historiquement masculin. À la fois dans l’encadrement et dans les filières techniques.

Depuis juillet dernier, c’est une femme, Elisabeth Ayrault, qui dirige la Compagnie nationale du Rhône (CNR). Sa nomination ne résulte pas de la politique d’égalité femmes-hommes initiée en 2007. Mais elle l’incarne fortement, alors qu’un 3e accord en ce sens, signé début 2014 (lire Entreprise & Carrières n° 1183), doit porter à 30 % le taux de femmes dans les comités directeurs d’ici à 2015. « Le double d’il y a sept ans, remarque Camille Auzer, référente diversité. Nous ne favorisons pas les femmes à tout prix. Mais, à compétences égales, nous portons un regard bienveillant à leur candidature. »

Ces dernières années, l’émergence de nouveaux métiers dans les énergies alternatives et les départs à la retraite ont aussi dynamisé le recrutement de femmes à des postes d’ingénieurs ou de responsables techniques. Par voie externe comme par promotion interne. « Depuis quatre ans, nous avons notamment institué un entretien pour démystifier le congé maternité, explique Camille Auzer. En amont de ce congé, le manager et la salariée envisagent le moment du retour au travail, sa mission et son emploi du temps. Toutes les femmes ne veulent pas partir en congé parental ou passer à mi-temps. Il faut entendre leur désir d’évoluer professionnellement. »

Autre défi de l’accord de janvier : il vise pour 2015 un taux de 7 % de femmes dans la filière technique, majoritaire à la CNR. « C’est 0,6 % de plus qu’aujourd’hui, concède Camille Auzer. Mais ces postes, occupés par des hommes, attirent peu de femmes. Elles ne sont que 2% parmi les diplômés des écoles techniques. Récemment, pour une annonce régionale, nous n’avons reçu qu’une candidature féminine sur 150. »

Pour favoriser la mixité, la CNR renforce les leviers déjà activés dans ses deux précédents accords. Le premier, la mobilité interne, passe par une sensibilisation des managers dans la conduite non stigmatisante d’entretiens annuels. Une journée d’immersion dans un service technique peut aussi permettre à une salariée de découvrir un métier.

Découverte des métiers grâce à l’alternance

Pour le recrutement externe, la CNR a diversifié son sourcing, intensifié sa présence dans les forums métiers, ouvert ses stages à tous. Même aux élèves de 3e qui font des parcours découvertes tout terrain, dans des groupes mixtes. « Nous misons aussi sur l’alternance pour faire découvrir nos métiers, confie Camille Auzer, tout en adaptant les conditions de travail. »

C’est par l’alternance que Marie-Clémentine Lallemand, 23 ans, est devenue technicienne dans l’équipe d’intervention mécanique à Bourg-lès-Valence. « En 2011, en 2e année de DUT d’électro-mécanique en alternance, j’ai choisi la CNR pour travailler à la fois au bureau et sur le terrain, explique-t-elle. Je ne connaissais pas l’hydraulique. »

Son service assure de la grosse maintenance d’équipements hydroélectriques, avec des pièces qui pèsent jusqu’à 500 tonnes ou 1 000 tonnes. Pourtant, malgré sa « timidité », Marie-Clémentine se passionne et conçoit, pendant son alternance, un équipement de démontage. Puis enchaîne six mois de CDD, avant un CDI, début 2013.

Seule femme parmi 150 techniciens à la maintenance, elle dispose d’un vestiaire et de toilettes sur chaque chantier. Mais, précise Christian Giroud, son manager, « l’alternance a d’abord permis de voir en direct ses compétences techniques et de direction d’équipe. C’est pour cela qu’on l’a recrutée ».

Auteur

  • FLORENCE ROUX