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Juste un peu de calme…

Enjeux | LA CHRONIQUE DE MERYEM LE SAGET, CONSEIL EN ENTREPRISES À PARIS. <> | publié le : 01.04.2014 |

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Juste un peu de calme…

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D’où vient donc cette envie croissante de se mettre à l’écart, de sortir de ce rythme fou pour tenter de mener une vie différente ? Je crois que chacun réalise de plus en plus le prix qu’il paie à « travailler pour vivre » quand cela devient « vivre pour travailler ». Cette prise de conscience donne envie de se tourner vers des choses plus simples.

Se débrancher un peu. Malgré tout ce qu’elle a de séduisant, la vie connectée ne présente pas que des avantages. En peu d’années (l’iPhone est sorti en 2007), nos comportements quotidiens se sont radicalement transformés. Combien d’entre nous commencent leur journée en jetant un œil sur leur téléphone ? Ce réflexe pris dès le matin ne nous lâchera plus au cours de la journée. D’ailleurs, on a beau s’en offusquer, nos interlocuteurs prennent l’urgence pour norme et trouvent surprenant qu’on ne réponde pas illico. Chaque jour, la bataille du temps fait rage.

Oser dire stop. Le téléphone et les e-mails ne sont que des symptômes. En fait, on croule sous la quantité d’informations et chaque nouvelle sollicitation vient charger la barque. Parfois, certains rêveraient de mettre à la corbeille leurs e-mails non traités. Allez hop ! Poubelle. Si on a jeté quelque chose d’important, les gens se manifesteront de nouveau. Un peu extrême ? Il faut s’attendre, dans les années qui viennent, à une montée des comportements radicaux, car les personnes n’en peuvent plus. Elles se rendent compte que cette vie de fou n’est pas normale. Toutes les vies d’ailleurs sont devenues compliquées : trop denses, trop éprouvantes, trop de tout. Plus le temps de penser, de lire, de réfléchir, de consacrer du temps à sa famille, de bien faire les projets qui nous sont confiés.

Ah, faire un break! Les personnes se prennent à rêver à une « vraie coupure », loin du quotidien : une semaine dans le désert, des vacances sur une île ou même un séjour dans un monastère. Les plus audacieux commencent à échafauder des plans pour prendre un congé sabbatique. Quelle est donc cette vie formidable dont on finit par vouloir s’extraire tant on est épuisé ? Derrière la demande croissante de télétravail se cache d’ailleurs pour beaucoup l’espoir de retrouver un rythme plus humain.

S’extraire du brouhaha. C’est vrai, notre style de vie moderne engendre un certain chaos, accéléré par l’overdose de sollicitations et d’interruptions. Notre cerveau est soumis à une telle pression que l’organisme fatigue. J’entends de plus en plus souvent des salariés pourtant très attachés à leur travail et à leur vie familiale me dire « j’aimerais juste un petit peu de calme… ». Le silence devient un bien précieux, parce qu’il est rare.

Effectivement, le bruit est partout. Présent dans la ville, il l’est aussi dans les médias, les transports, les technologies, le Web. On ne peut même plus regarder tranquillement une vidéo sur Internet sans subir des minutes imposées de publicité. Notre environnement est de plus en plus “bruyant” aussi par son matérialisme, la course à la possession, la séduction de l’éphémère. On a construit un monde passionnant, mais on n’a pas encore su développer le style de vie respectueux et épanouissant qui va avec ! En attendant, l’aspiration à l’intériorité, à la tranquillité, à la contemplation de la nature progresse. Le calme et le silence : nouveaux luxes du 21e siècle ?