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Enquête

L’AGGLOMÉRATION PREND SOIN DE SES AGENTS

Enquête | publié le : 25.03.2014 | SOLANGE DE FRÉMINVILLE

Pionnière dans le domaine de la santé au travail, Alès veut favoriser le “mieux-être” de ses agents. À la suite d’une enquête interne et d’entretiens collectifs, la collectivité initie une démarche de prévention des risques psychosociaux.

À Alès, la direction des ressources humaines doit relever deux défis : le vieillissement du personnel, conjugué à l’allongement de la durée des carrières, mais aussi la prépondérance des agents de catégories C peu qualifiés, dont une partie est affectée à des tâches pénibles, notamment la collecte des déchets et le nettoyage. Conséquence majeure : « Une trentaine de dossiers en cours de congés longue ma­la­die, mi-temps thérapeutiques et reclassements », selon Christelle Barrès, directrice des ressources humaines. Or les mar­ges de manœuvre sont très faibles. « Il faut maintenir la qua- lité du service public, alors que la contrainte budgétaire s’accentue. La grande majorité des prestations étant assurée par nos collectivités en direct, la masse salariale représente 57 % du budget », explique Christophe Rivenq, directeur général des services de la commune et de l’agglomération d’Alès.

Jusqu’ici, la direction des ressources humaines, qui prend en charge les 1613 agents des deux collectivités, a fait de la GPEC son principal moyen d’action : « Nous agissons sur le recrutement, la formation et la mobilité interne. L’objectif est notamment d’anticiper le reclassement des agents peu qualifiés, qui ont plus de 50 ans et exercent des métiers pénibles », résume la DRH.

Celle-ci s’est également emparée d’un deuxième levier : favoriser le “mieux-être” des agents. L’impulsion vient d’une démarche collective, “Defi”, lancée en 2010 par la direction générale des services et portée par le service de prévention, pour élaborer une nouvelle politique de santé et de sécurité. Jusqu’en septembre 2013, dix groupes de travail, mobilisant des agents de tous les services et de toutes catégories, des élus du comité hygiène et sécurité et des comités techniques paritaires, ainsi que des experts, ont élaboré des plans d’action sur dix thèmes différents : la prévention des accidents, l’ergonomie des postes de travail, la création d’un tableau de bord “santé au travail”, un plan de formation sur la prévention des risques… L’un des groupes a pris en main la délicate question du “mieux-être” au travail. Avec pour premier objectif, de dresser un état des lieux des risques psychosociaux.

Animé par une psychologue du travail du Centre interinstitutionnel de bilan de compétences (CIBC) d’Alès et par le médecin du travail, le collectif a élaboré un questionnaire anonyme, abordant six items : la charge de travail et l’autonomie, la reconnaissance, la communication, l’ambiance, les relations avec les collègues et la hiérarchie, la santé physique et mentale. Adressé en septembre 2012 à l’ensemble des agents, il a enregistré un taux de réponses élevé (47 %). Celui-ci a même dépassé 70 % à 80 % dans trois pôles : infrastructure, enfance et environnement urbain. Aussi la direction a-t-elle engagé une démarche plus approfondie dans ces secteurs. En 2013, deux psychologues du CIBC d’Alès ont mené une série d’entretiens collectifs selon une méthode élaborée par un spécialiste québécois, Michel Vézina.

Deux points à améliorer

Ces diagnostics ont permis de mettre en lumière deux points à améliorer : la communication et le management. « La plupart des managers de proximité sont recrutés au sein des équipes sans être formés, d’où un management maladroit, note la DRH. Parfois, les tensions naissent d’un manque de dialogue. » Dans le cadre de la démarche Defi, 63 managers ont été formés pendant quatorze mois à la prévention des risques professionnels, mais aussi au management. Le projet est de renouveler et renforcer ce programme.

En outre, le recrutement à temps partiel, en février, de l’une des deux psychologues qui ont mené les entretiens collectifs sur les risques psychosociaux, permet l’écoute des situations de mal-être. « Un agent peut demander un entretien à tout moment », indique Christelle Barrès. Une démarche encouragée par les bons résultats déjà obtenus dans la prévention des risques : la diminution des accidents du travail avec arrêt (31 en 2013, au lieu de 75 en 2001) et des jours d’arrêt liés à ces accidents (1 036 en 2013 au lieu de 3 115 en 2001).

ALÈS

Ville et agglomération

• Effectif : 1 613 agents.

• Population : 100 090 habitants.

Auteur

  • SOLANGE DE FRÉMINVILLE