Les salariés n’en peuvent plus. Ils sont pressurés pour générer des profits qui iront étoffer le compte en banque des actionnaires. Pour cela, l’entreprise multiplie les injonctions paradoxales et les contrôles. Il faut appliquer à la lettre les procédures toujours plus nombreu­ses et rigoureuses tout en étant plus autonome pour en assumer les conséquences.

Les cadres s’épuisent dans des tâches de reporting qui les éloignent des équipes qu’ils sont censés encadrer et soutenir. La concurrence entre les individus est la règle quand on passe son temps à parler d’esprit d’équipe. L’ensemble des salariés est sommé de faire toujours plus avec moins. Le problème est que, dans cette course à la renta­bilité, on finit par ne plus se rendre compte que le système est de moins en moins efficace. Les individus ont du mal à trouver un emploi, mais dès qu’ils en ont un, ils passent trop vite à la phase des désillusions. Ce n’est pas ce qu’ils espéraient : le travail manque d’intérêt, on ne leur fait pas confiance et l’on ne reconnaît pas leurs efforts, mais il faut tenir coûte que coûte jusqu’à la retraite ou… le chômage !

Pour l’auteur, fondateur de l’Institut français d’action sur le stress (Ifas), d’autres manières plus collaboratives et productives de travailler sont possibles. Les exemples heureusement se multiplient d’entreprises cherchant à remettre au cœur de leur performance l’envie de travailler en commun et la nécessité de préserver le bien-être des salariés. Les exemples qu’il rapporte sont destinés autant à éclairer ces nouvelles manières de faire œuvre commune qu’à redonner espoir à tous ceux qui craquent. À condition que l’entreprise accepte de partager le pouvoir !

Partager le pouvoir, c’est possible

Éric Albert, Albin Michel, 208 pages, 16 euros.