logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Pratiques

SGS FRANCE SE DIRIGE “NATURELLEMENT” VERS LA MIXITÉ

Pratiques | publié le : 18.03.2014 | MARIETTE KAMMERER

Un avenant signé en juin 2013 fixe des objectifs réalistes compte tenu des évolutions naturelles de l’entreprise, avec des indicateurs précis de suivi.

SGS France, spécialiste du contrôle et de la certification – 22 sociétés et 2 700 salariés en France – a révisé son accord sur l’égalité professionnelle de 2010 par un avenant signé en juin 2013 avec les quatre organisations syndicales représentatives. Conformément à la loi du 9 novembre 2010, il ajoute des objectifs et des indicateurs chiffrés.

En 2012, les femmes représentaient 35  % des effectifs globaux, une proportion que l’accord souhaite faire évoluer de 1 point par an pour atteindre 40 % en 2019. « Cela se fait naturellement avec l’évolution de nos activités vers des métiers moins physiques et plus féminisés, comme le conseil, les fonctions commerciales et achats », souligne Francis Bergeron, DRH France. Cette féminisation est aussi le résultat de processus de recrutement plus professionnels qu’il y a vingt ans. Ainsi, la répartition hommes-femmes des candidatures reçues et des embauches réalisées sera suivie dans chaque société.

Faibles écarts de salaires, hormis chez les cadres dirigeants

« Après comparaison des salaires moyens hommes/femmes dans chaque famille de métiers, nous n’avons constaté que de faibles écarts, n’excédant pas 5 % », rappelle le DRH. La direction n’envisage pas de mesure de correction, hormis pour la catégorie des cadres dirigeants, où l’écart s’élève à 13 % et sera réduit d’un point par an. « Dès 2012, les femmes cadres dirigeants ont perçu une augmentation individuelle supérieure de 0,5 % à celle des hommes », précise le DRH. L’accord veillera à la juste répartition des augmentations individuelles, et les managers seront évalués sur le respect de cette équité salariale.

En matière d’évolution professionnelle des progrès restent à faire, puisque les femmes sont quasi absentes de la catégorie cadres dirigeants. D’ailleurs, une seule femme figure parmi les dix rémunérations les plus élevées – ce chiffre sera suivi –, et il n’y a qu’une seule femme au comité de direction de SGS France, alors qu’elles sont un tiers à la tête du groupe, en Suisse. « La promotion des femmes est récente, mais le fait qu’elles représentent 40 % des cadres supérieurs, plus jeunes d’ailleurs que leurs homologues masculins, signifie qu’elles accéderont bientôt à des postes de direction, au fil des départs à la retraite », projette le DRH. L’objectif de l’accord est d’atteindre 30 % de femmes cadres dirigeants fin 2015 et 40 % fin 2020.

Pour soutenir cette évolution SGS France a mis en place un dispositif de détection des talents, un comité de carrière et une cellule de mobilité : « Cela permet d’accompagner très en amont les personnes à haut potentiel, et nous comptons 50 % de femmes dans ce dispositif ». Et l’accord veillera à ce que les promotions accordées soient réparties équitablement entre hommes et femmes.

Accords sociétaux consensuels

Côté syndical, l’enthousiasme est mesuré: « La direction nous endort avec des accords sociétaux consensuels comme celui-ci, et à côté de ça ne respecte pas la convention collective sur les forfaits-jours, et nous met sous pression pour réaliser sa marge bénéficiaire », pointe Christian Caville, élu CFTC.

Auteur

  • MARIETTE KAMMERER