Si l’on n’en finit plus d’écrire sur les différences de salaires hommes-femmes c’est, à l’évidence, parce que le problème ne cesse de se poser. Comment une discrimination aussi flagrante peut-elle perdurer bien que soit inscrit dans la loi, depuis plus de quarante ans maintenant, qu’à travail égal, le salaire doit être égal  ? Pour Rachel Silvera, enseignante en économie à l’université Paris-Ouest Nanterre-La Défense et chercheuse associée au Centre d’économie de la Sorbonne (CES), le fait que des inégalités importantes persistent s’explique par un héritage séculaire des rôles des hommes et des femmes dans notre société. Mais il est aussi à chercher du côté des filtres servant à évaluer les compétences, qui ont trop tendance à faire passer pour naturelles les qualités dites féminines, comme si celles-ci ne correspondaient à aucune compétence spécifique. Après avoir rappelé comment l’institution du mariage a longtemps justifié que le salaire de la femme ne soit qu’un salaire d’appoint, l’auteure rappelle les principales étapes du combat pour l’égalité ainsi que les problèmes actuels  : filières sexuées, piège de la maternité…. Elle termine son ouvrage par une réflexion sur la comparaison d’emplois différents selon les genres mais qui, contrairement aux pratiques en vigueur, demanderaient à être rétribués de manière égale si l’on acceptait de reconnaître dans leur évaluation les compétences qui y sont nécessaires, mais présupposées. La question notamment de la reconnaissance de la pénibilité des emplois réputés féminins reste entière.

Un Quart en moins

Rachel Silvera, éditions La Découverte, 224 pages, 16 euros.