Ce mardi 18 mars, à 14 heures, débute le grand rendez-vous de la communauté RH. À la porte de Versailles, l’édition parisienne du salon Solutions Ressources humaines (SRH)* rassemble plus de 220 exposants venus présenter, pendant deux jours et demi, leurs outils et services aux DRH, responsables formation, dirigeants d’entreprise et DSI.

Une manifestation qui fête ses 20 ans et qui, au fil du temps, s’est segmentée en quatre grands domaines : la gestion informatique des RH (administration du personnel, paie, GTA…) ; le conseil et le management (gestion du capital humain, bilan de compétences, outplacement, recrutement, rémunération…) – qui a donné naissance, l’année dernière, à l’espace Performance & talents; la formation et l’e-learning, dont les solutions sont regroupées sous la bannière E-Learning Expo; la protection sociale et les avantages sociaux. En parallèle se tiennent Solutions intranet & collaboratif et RSE (réseaux sociaux d’entreprise), avec une soixantaine d’exposants.

De quoi permettre aux professionnels RH de s’informer sur tout l’arsenal propre à accompagner la transformation digitale de l’entreprise. Le sujet, dont vient de se saisir l’ANDRH avec la création d’un prix spécifique, sera d’ailleurs le thème de la conférence plénière de SRH (lire le texte p. 5).

« L’année dernière, nous avons eu 7 300 visiteurs et nous tablons sur le même score en 2014, espère Régis de Cerval, commissaire général du salon. Ce qui n’est pas si mal étant donné la conjoncture économique. » Les sujets phares du moment ? « Il y a de fortes attentes autour de la gestion des talents, la performance et, d’une manière générale, l’« e-mutation » de la fonction, avec une montée en puissance du cloud, détaille-t-il. Et ce n’est pas étonnant : le DRH est pris en tenaille entre le DAF qui réclame une maîtrise des coûts et un retour sur investissement, et les nouveaux usages mobiles et collaboratifs de la génération Y. »

Du coup, les DRH franchissent aussi la porte des salons Solutions intranet & collaboratif et RSE qui, au départ, polarisaient essentiellement l’attention des responsables communication et intranet et autres chefs de projet Web ou digital (il avait rassemblé 3 500 visiteurs l’année dernière). « La problématique RSE a pris de l’ampleur, de plus en plus de salariés sont concernés, et le DRH doit s’impliquer dans la démarche d’adoption », considère le commissaire général Olivier Mikowski. Et de pointer, dans le programme de conférences, celle qui s’intéressera aux RSE comme « révélateurs » de talents; ainsi que celle axée sur les vertus et les bénéfices de ces réseaux. Une séance qu’il a fallu dédoubler pour accueillir le public intéressé, signe que l’évangélisation n’est pas terminée.

Sur le plan des technologies, le SaaS et, plus globalement, le cloud restent donc l’une des grandes tendances de SRH. « En 2013, une entreprise sur cinq avait recours à au moins une solution en mode SaaS pour gérer ses processus RH, rappelle Hélène Mouiche, analyste senior chez Markess International. Le concept gagne en notoriété par la flexibilité et l’agilité de ses solutions. » Outre les nouvelles applications qui seront présentées sur le salon, Markess dévoilera les résultats d’une étude : les solutions RH dans le cloud, bonnes pratiques et bénéfices.

Les annonces des éditeurs reflètent bien les autres axes de développement du marché de l’informatique RH. Claire-Marie de Vulliod, analyste senior SIRH au CXP, liste « les portails, les solutions mobiles – néanmoins adoptées de façon inégale – ainsi qu’un enrichissement des fonctionnalités et un travail sur l’ergonomie des solutions, notamment dans le domaine de la gestion des temps et des activités » (chez Bodet Software, GFI…).

Autre point saillant, « l’internationalisation, avec des solutions de plus en plus multilingues », ajoute-elle (Infor annonce, par exemple, la disponibilité mondiale de sa suite d’outils de recrutement et de gestion des talents Infor HCM). Claire-Marie de Vulliod observe enfin le poids grandissant du décisionnel, avec le big data en toile de fond. « L’industrialisation des processus génère des volumes énormes de données en matière de masse salariale, mais aussi de recrutement, de gestion des talents… Les DHR ont besoin d’outils de calcul pour les exploiter. »

« Nous allons sortir, dans deux mois, un livre blanc sur les bonnes pratiques de mise œuvre des SIRH, explique Éric Jarry, coordinateur de la commission SIRH et numérique de l’ANDRH. Mais au-delà des outils, nous voulons alerter nos adhérents sur la transformation numérique de l’entreprise, sur le fait qu’avec l’apport des nouvelles technologies, les relations vont y être bouleversées : le lien de subordination va s’amoindrir, on va mettre les organigrammes à la poubelle et fonctionner en groupes de travail. »

De nouvelles pratiques qui, précise-t-il, devraient tout de même mettre quelques dizaines d’années à s’imposer. « Mais, pour les sociologues, c’est une lame de fond. » Et les DRH vont devoir accompagner le mouvement. D’où le lancement, par l’association, du Prix du DRH numérique*. L’objectif : promouvoir les DRH ayant construit des solutions innovantes dans le cadre de la politique numérique de leur entreprise et, par là-même, donner des pistes de réflexions à toute la communauté RH, en présentant le numérique comme vecteur de performance collective.