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LE CEA SOIGNE SES CDD

Pratiques | publié le : 11.03.2014 | AURORE DOHY

Le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) s’est engagé à mener une politique de gestion responsable de ses salariés en CDD, dont la proportion ne devra pas excéder 7 % de l’effectif.

Certes, il y a CDD et CDD. Et les contrats de “compléments d’étude” pour thésards et “post-doc” qui composent une forte part du millier de contrats à durée déterminée signés chaque année par le CEA ne représentent sans doute pas la face la plus sombre du travail “précaire”. Néanmoins, la signature le 17 décembre dernier par la totalité des organisations syndicales (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT et Unsa) d’un accord sur la politique d’emploi des personnels recrutés en CDD suscite la satisfaction des partenaires sociaux de l’organisme public de recherche. « Il n’est pas si évident de s’entendre sur un sujet qui véhicule beaucoup d’idées préconçues », relève Patrick Gramondi, délégué syndical central CFDT.

Facteur d’intégration

Néanmoins, direction et syndicats ont fondé leur réflexion sur deux constats partagés : d’une part l’évolution – et la complexification – des modes de financement de la recherche induisent un recours accru aux CDD. D’autre part, pour un jeune chercheur, un passage par la case CDD au CEA est un « facteur d’intégration professionnelle ». « Chaque année sortent de nos laboratoires un millier de jeunes chercheurs dont la première expérience professionnelle correspond à un réel besoin de l’industrie française, affirme Jean-François Sornein, directeur des ressources humaines et des relations sociales. Si le CEA s’engage à privilégier l’embauche en CDI dans la limite des moyens que lui attribue l’État dans le cadre de la loi de finances, un contrat en CDD n’est pas nécessairement synonyme de précarité, et notre accord se donne pour objectif de renforcer encore ce constat. »

Concrètement, le nouveau texte prévoit que tous les salariés en CDD bénéficient d’un accueil et d’un accompagnement assurés par un salarié “référent”, ainsi que d’un entretien d’évolution professionnelle dès lors qu’ils exercent leur fonction depuis au moins un an. Ils bénéficient en outre d’une priorité d’embauche en CDI pendant toute la durée de leur contrat et jusqu’à six mois après son terme. Au cours de leur dernier mois de contrat, ces salariés seront également autorisés à s’absenter deux heures par semaine afin de préparer leur avenir professionnel. Le CEA s’est par ailleurs engagé à étudier, d’ici à la fin du premier semestre 2014, la mise en place d’un dispositif de garantie des risques locatifs qui les dispenserait de fournir à un bailleur la caution d’une personne physique.

Garantie importante prévue par l’accord, la proportion de salariés en CDD ne devra pas excéder 7 % de l’effectif global du CEA, une limite proche de la proportion actuelle*. « Le but n’était pas de réduire la part des CDD mais d’éviter qu’elle ne s’envole à l’avenir, en particulier du fait de la mise en place, également organisée par l’accord, du CDD à objet défini », souligne Patrick Gramondi.

Suivi annuel

Enfin, le texte prévoit un suivi annuel de l’insertion professionnelle des salariés ayant terminé un CDD au CEA au cours des deux exercices précédents. « L’expérience ayant prouvé que ce type d’enquêtes laissait un certain nombre de sondés passer entre les mailles du filet lorsqu’elles étaient réalisées par les RH, ce sont désormais les chefs d’unité – qui ont travaillé directement avec les sortants – qui se voient confier cette mission, précise Jean-François Sornein. Seul un suivi précis de ces personnes nous confirmera que nous menons à bien l’objectif d’intégration que nous nous sommes fixé. Et si ce n’est pas le cas, il s’agira de voir comment nous pouvons y remédier. »

* Fin 2012, le CEA employait 16 245 salariés (ETP) en CDI et environ 1 500 salariés en CDD.

Auteur

  • AURORE DOHY