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Enquête

UN OUTIL DE FORMATION MASSIVE

Enquête | publié le : 11.03.2014 | LAURENT GÉRARD

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UN OUTIL DE FORMATION MASSIVE

Crédit photo LAURENT GÉRARD

Plusieurs opérations de formation massive, en e-learning et/ou en blended learning, ont été lancées récemment par de grands groupes. Souvent, ce sont de premières expériences qui concernent des enjeux cruciaux pour l’avenir de ces entreprises. L’e-learning va peut-être enfin décoller.

Massif. Pas « en test » ou « en saupoudrage » ou « sur un point ultra-précis », comme on l’a souvent entendu dans la bouche de responsables formation ces dernières années, mais bel et bien de l’e-learning utilisé de façon massive. Les opérations de formation ayant recours à l’e-learning et au blended learning (formation en multimodalités avec un fort recours à Internet) présentées dans ce dossier ont été lancées récemment, avec des visées très larges, voire touchant la totalité du personnel.

À Orange, le nouveau programme de la Digital Academy doit être déployé d’ici à 2015 auprès des 166 000 salariés de l’entreprise. Objectif : construire, ni plus ni moins, « un nouveau modèle d’entreprise et un nouveau modèle managérial ».

La même logique prévaut à France Télévisions depuis décembre 2013. L’ensemble des 9 000 salariés doit s’y acculturer, au plus vite, aux usages et aux technologies du numérique, en vue des changements en cours dans le monde de la télévision ; un média de plus en plus concurrencé, chez les jeunes, par Internet.

Des dizaines de milliers de salariés à former

À côté de ces deux opérations aux enjeux et aux constructions pédagogiques très larges, les exemples de ce qui se passe à la branche courrier de La Poste, à Microsoft France et à Renault Trucks France portent sur des objectifs pédagogiques moins généralisés, mais tout aussi importants en termes d’effectifs.

Ainsi, à la branche courrier de La Poste, ce sont les personnels utilisant les 45 000 postes informatiques qui doivent s’habituer à de nouvelles versions de Windows et à des logiciels d’Office. Il est prévu de former 16 000 d’entre eux d’ici à la fin de l’année.

Windows toujours, mais du côté du vendeur de la suite logicielle : chez Microsoft, on souhaite que les formations sur les produits pour les 20 000 revendeurs soient réalisées, au plus vite, à 50 % en e-learning au lieu de 30 % aujourd’hui.

Enfin, chez Renault Trucks, l’intégration mondiale du groupe intensifie l’usage de l’anglais, et les 5 400 salariés français doivent s’y habituer. La construction pédagogique multimodale, réalisée dans cette entreprise, permet un lissage jamais atteint des méthodes d’apprentissage sur tout le territoire. Ce qui fait dire avec satisfaction à Peter Scheerens, consultant interne en formation linguistique : « Pour la première fois, je peux proposer la même formation partout en France. Personne ne peut plus avoir le sentiment qu’on est mieux formé à Lyon qu’à Limoges. »

Une progression encourageante

Ces cinq exemples éclairent les conclusions de l’étude (1) livrée en septembre 2013 par Imaginove, pôle de compétitivité des filières des contenus et usages numériques en Rhône-Alpes (2). Elle témoigne que le taux de connaissance de l’e-learning est désormais quasi général (100 % dans les entreprises de plus de 500 salariés et dans les PME, 82 % dans les TPE) et que le taux d’utilisation est lui aussi élevé (81 % dans les entreprises de plus de 500 salariés, 62 % dans les PME et même 71 % dans les TPE). Mais ce qui est vraiment encourageant, assure Imaginove, ce sont les prévisions de croissance de l’utilisation pour 2014 : un quart des TPE comptent augmenter leur budget e-learning, et un tiers en prévoient au moins le maintien. Ces chiffres sont respectivement de 45 % et de 18 % pour les PME, et de 56 % et de 31 % pour les entreprises de plus de 500 salariés !

De plus, Imaginove met en avant deux autres constats extrêmement positifs pour la formation dans les entreprises de plus de 500 salariés : 88 % d’entre elles assurent que « la formation en présentiel devrait rester très stable et ne pas être chahutée par les autres outils tels que l’e-learning » ; 63 % de celles qui ont déjà acquis un serious game annoncent une élévation du budget e-learning en 2014 ! Un cercle vertueux, en quelque sorte.

(1) 240 entreprises de tous les secteurs d’activité et de toutes les tailles (TPE, PME et plus de 500 salariés) ont répondu à cette étude menée en juin et juillet 2013.

(2) Imaginove, pôle de compétitivité des filières des contenus et usages numériques en Rhône-Alpes (jeu vidéo, cinéma, audiovisuel, animation, multimédia, livre numérique, robotique et objets communicants…), fédère les entreprises, les écoles et les laboratoires de recherche autour d’un objectif commun : développer les synergies entre ces filières en favorisant l’anticipation et en stimulant l’innovation des professionnels et le développement économique (jeux vidéo, animation, audiovisuel, web, serious games, multimédia).

L’ESSENTIEL

1 L’e-learning commence à faire ses preuves pour des opérations de formation de grande ampleur.

2 Ce type de formation est adapté pour aborder les nouvelles technologies, toucher rapidement un grand nombre de salariés répartis sur des sites multiples, ou s’adresser à un public jeune.

3 Les atouts de ces nouvelles modalités d’apprentissage séduisent de plus en plus d’entreprises, y compris les plus petites.

Auteur

  • LAURENT GÉRARD