C’est une première dans le groupe Vitalia : grâce à la VAE, dix agents de trois de ses cliniques auvergnates (Les Chandiots à Clermont-Ferrand, la Châtaigneraie à Beaumont et la Pergola à Vichy) ont obtenu en octobre dernier le nouveau diplôme d’agent de stérilisation (titre inscrit au RNCP en février 2011). « Dans les années 1990, rappelle Danielle Sion, pharmacien à La Châtaigneraie, la stérilisation a été légalement placée sous la responsabilité non plus du chef de bloc mais du pharmacien. Des agents dits de stérilisation ont donc remplacé les infirmiers chargés de cette mission. Mais leur profession n’était pas reconnue. Des hôpitaux s’en sont inquiétés, ce qui a débouché sur la création du titre et d’un bac pro “Hygiène, propreté, stérilisation”, dont la première promotion sortira en juillet 2016. »

Danielle Sion et les pharmaciens des cliniques de Clermont-Ferrand et Vichy ont alors obtenu le soutien de leur direction et de leur DRH pour anticiper les futures exigences normatives en matière de tenue de poste. « Notre motivation pour entrer sans attendre dans une démarche de VAE était d’assurer le maintien des agents de stéri­lisation dans leurs emplois, explique Alexandre Lepron, le DRH. J’ai connu en 2003, avant Vitalia, une situation comparable pour le nouveau métier d’aide opératoire. Faute d’avoir obtenu le diplôme à temps, quatre personnes avaient dû être licenciées. » Les trois clini­ques auvergnates n’auront pas à connaître un tel épisode douloureux : dix des 23 agents de stérilisation sont déjà diplômés. Six autres sont volontaires et remplissent les conditions pour entrer dans la deuxiè­me vague de VAE initiée fin janvier.

« C’est le Greta de Toulouse, le premier à mettre en place ces VAE, qui en a défini les critères de recevabilité, parmi lesquels une expérience de trois ans mini­mum en service de stérilisation est requise », poursuit le DRH. Pour accompagner les stagiaires de janvier à octobre 2013, ce dernier a fait appel au Greta de Clermont-Ferrand, qui a organisé des rencontres individuelles et collec­tives. « En interne, les responsables de stérilisation se sont égale­ment mobilisés et, pour avoir un œil sans parti pris, nous avons eu recours à des experts extérieurs tels que la responsable du service stérilisation du CHU de Clermont-Ferrand. » Prise entièrement sur le plan de formation, la VAE revenait à 1500 euros par stagiaire. Un coût pédagogique auquel il faut ajouter 20 heures prises sur le temps de travail et une heure pour la soutenance devant le jury. « Cela n’inclut pas le temps passé, non quantifié, par les pharmaciens, très impliqués dans la démarche », précise le DRH.

Du côté des agents qui avaient, selon Alexandre Lepron, « un vrai niveau de performance » mais quasiment pas de formation initiale, l’essentiel du travail a consisté « à formaliser la pratique, à mettre des mots sur leur travail, à intégrer des procédures ». Mais la formatrice du Greta était « une experte en matière de VAE et très à l’écoute ». Ainsi, les dix stagiaires, qui ont passé leur oral en visioconférence devant un jury de professionnels de Toulouse, ont tous obtenu leur diplôme le 21 octobre. Depuis, ils ont vu leur coefficient et donc leur rémunération augmenter. « Nous ne le leur avions pas dit avant la VAE pour que cela ne soit pas leur seule motivation pour y entrer », commente le DRH.

Aujourd’hui, cette « belle aventure », comme la qualifie la direc­trice de La Châtaigneraie, Berna­dette Guitard, est très médiatisée dans le groupe. Relatée dans le journal interne et sur le site Internet de Vitalia, elle sera également présentée par Alexandre Lepron lors de la convention RH fin janvier à Paris. Et risque fort d’inspirer les autres établissements du groupe.