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LA VILLE DE ROANNE FAIT RESPIRER SON ORGANISATION

Pratiques | publié le : 25.02.2014 | ÉRIC DELON

Afin de répondre aux exigences de son encadrement en matière d’amélioration de la vie au travail, la mairie de Roanne a mis en place une démarche de GRH ambitieuse.

Lorsqu’il prend ses fonctions de DRH de la ville de Roanne au début de l’été 2011, David Denis est vite confronté à une grogne de l’encadrement du personnel communal de cette cité rhônalpine (Loire) de 36 000 habitants (600 agents permanents). « Le directeur général des services [DGS] n’était arrivé qu’au début de l’année 2010, soit un an et demi après les élections municipales. Il fallait donc reprendre en main la gouvernance et moderniser l’administration communale », explique-t-il aujourd’hui.

À l’époque, les doléances des cadres de la commune (100 agents) portent surtout sur ce qu’ils qualifient de « mauvaise organisation » de la collectivité, mais aussi d’une trop forte charge de travail.

En accord avec les élus, le DRH a sollicité l’intervention d’un cabinet spécialisé pour réaliser un diagnostic social auprès de sa population “récalcitrante”. Finalisé en octobre 2011, l’audit confirme le malaise de l’encadrement : difficulté à gérer l’urgence du quotidien, déficit de dialogue avec la hiérarchie, mal-être au travail, etc.

Échanges avec les cadres

En collaboration avec le cabinet, la DRH a alors déployé une métho­dologie ne concernant pas seule­ment l’encadrement mais l’ensem­ble des agents de la collectivité. « Cette méthodologie a été coconstruite au fil des échan­ges avec les cadres eux-mêmes. Le maire et le DGS ne souhaitaient pas mettre en place une démarche venue du haut », explique David Denis. Treize revendications (concilier vie privée et travail ; développer l’esprit d’équi­pe…) ont été arrêtées afin de servir de levier à la démarche. À partir de celles-ci, les agents municipaux sont alors invités à proposer des pistes d’action, service par service, à travers la rédaction de “cahiers des charges” recensant les points à améliorer pour « favoriser l’efficacité et le bien-être au travail de l’équipe ».

Sur la base de ces cahiers des charges, dès l’été 2012, la DRH lance le projet Respire (Recréer ensemble un service public innovant, réactif et efficient), un projet stratégique de gestion des ressources humaines et de management en direction du personnel, comprenant quatre axes opérationnels : favoriser le dialogue et les échanges, développer la prévention et promouvoir la santé au travail, accompagner la modernisation de l’organisation et, enfin, créer des conditions favorables pour obtenir davantage de cohésion et de bien-être au travail. Résultat ? « L’action est concluan­te. Il n’existe plus de revendications collectives ou de signalements liés à un sentiment de mal-être au travail comme nous l’avions constaté au printemps 2011. La démarche se poursuit. Nous effectuerons un bilan complet en 2015 », note David Denis, qui revendique la mise en œuvre d’un certain nombre d’actions : une demi-journée sans e-mail une fois par mois, la modernisation des outils informatiques, l’amélioration de la communication interne, la réorganisation des services techniques, etc.

Quotidien amélioré

« Nous sommes globalement favorables à cette démarche qui va permettre d’améliorer un certain nombre de choses dans le quotidien des agents, même si nous ne nous attendons pas à des miracles », explique Bernard Petlet, responsable CFDT à la mairie.

La démarche Respire a valu à la mairie de Roanne l’obtention de la première place lors du Prix Santé au travail 2013, organisé par la Mutuelle nationale territoriale.

Auteur

  • ÉRIC DELON