Des données actualisées sur l’emploi et le chômage des seniors ont été présentées le 13 février par le Conseil d’orientation des retraites (COR). L’occasion également de faire le point sur les fins de carrière.

La note du COR confirme la moindre proportion de bénéficiaires d’un dispositif public de cessation anticipée d’activité depuis 2008. Fin 2012, seuls 2,8 % des hommes et 1,2 % des femmes entre 55 et 59 ans sont concernés (en 2001, les bénéficiaires représentaient 12 % de cette tranche d’âge). Dans le détail, 231 000 personnes de 50 à 64 ans relevaient de ces dispositifs en 2012 : 30 000 en préretraite à financement public (dont travailleurs de l’amiante) ; 99 000 en dispense de recherche d’emploi ; 102 000 en retraite anticipée pour carrière longue (lire l’encadré).

Sans surprise, le Conseil note qu’en dépit d’un taux de chômage de 7,1 %, inférieur de 2,7 points à celui de l’ensemble de la population active en 2012, les 55-64 ans subissent davantage le chômage de longue durée (au moins un an). La part des chômeurs seniors concernés atteint 62 %, contre 43 % des chômeurs âgés de 30 à 49 ans. Et plus de la moitié des 55-59 ans ayant retrouvé un emploi en tant que salarié travaillent à temps partiel. Une proportion qui augmente régulièrement avec l’âge. Pour la première fois depuis 2001, le revenu salarial moyen des 55 ans ou plus était, en 2011, à nouveau plus bas que celui des 45-54 ans.

Les modalités de fin de carrière sont diverses. Dans le régime général, le recours aux retraites progressives reste limité : 2 400 personnes étaient concernées en 2012 (+ 9,6 % par rapport à 2011), le dispositif ayant tout de même enregistré une croissance de 27 % entre le premier semestre 2012 et celui de 2013. Surtout, toujours en 2012, un tiers des retraités sexagénaires sortis du marché du travail après 50 ans ont connu une « transition indirecte » vers la retraite : période de chômage, longue maladie, pension d’invalidité, préretraite, etc.

Le COR pointe enfin le lien entre parcours professionnels et pénibilité. De fait, les personnes sorties définitivement de l’emploi avant 60 ans « sont le plus souvent celles qui ont connu des trajectoires professionnelles stagnantes, peu qualifiées et plus exposées au cumul des pénibilités physiques » que les autres seniors de 60 ans ou plus.

→ Selon les chiffres publiés par la Cnav le 14 février, le nombre de départs à la retraite anticipée pour carrière longue a augmenté de 69 % en un an pour atteindre 147 208 en 2013 (contre 86 975 en 2012). Environ 65 000 personnes ont, selon la Cnav, profité de la “mesure Hollande”*.

→ Au total, l’organisme recense près de 889 000 retraités ayant bénéficié d’un départ anticipé, dont quelque 2 200 travailleurs handicapés et 13 100 travailleurs de l’amiante. Le nombre de retraites pour pénibilité reste modeste, avec 3 450 départs en 2013 et moins de 7 300 bénéficiaires en tout.