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STERIA DÉPLOIE SON ACCORD DE TÉLÉTRAVAIL

Pratiques | publié le : 18.02.2014 | FRÉDÉRIC BRILLET

Après une première expérimentation il y a quelques années, Steria a généralisé le travail à distance fin 2013. Environ 10 % des salariés pourraient être intéressés.

Les choses n’ont pas traîné : après la signature, le 13 décembre 2013, d’un accord sur le télétravail entre la direction de Steria et les trois principaux syndicats (CFE-CGC, FO, Steria Avenir), l’entreprise de services informatiques a ouvert cette possibilité à ses collaborateurs dès le 6 janvier. « Nous avons reçu une cinquantaine de candidatures durant les quinze premiers jours », annonce la DRH de Steria France, Sylvie Verstraeten.

Pour en arriver là, les partenaires sociaux ont discuté plusieurs mois avant de signer un accord qui englobe tous les métiers et tous les salariés, à savoir 6 300 personnes. Les négociations ont surtout accroché sur le montant de la prise en charge du surcoût occasionné par le télétravail pour le salarié, et sur les garanties que la demande soit réellement émise par le collaborateur, selon FO Steria, qui a fini par signer, contraire­ment à la CGT. Le motif du refus de cette dernière ? L’absence de réel contrôle sur la charge et la durée du travail qui pourrait s’accroître et la prise en charge insuffisante des frais inhérents au télétravail.

Objectifs et conditions

Les objectifs de ce nouveau dispositif sont multiples et des plus classiques : « Il s’agit d’améliorer les conditions de travail ainsi que l’équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle, de mettre en place une organisation du travail plus flexible, de réduire l’empreinte écologique en supprimant des trajets domicile-travail, de répondre à l’aspiration d’autonomie de certains salariés », énumère Sylvie Verstraeten. Des collaborateurs plus satisfaits sont aussi plus motivés, ce qui profite à l’employeur. Il n’empêche : « Il demeure difficile pour une entreprise d’évaluer précisément le retour sur investissement du télétravail », reconnaît la DRH.

Aux termes de l’accord, les salariés volontaires pour le télétravail doivent remplir certaines conditions pour en bénéficier : être en CDI, justifier d’une ancienneté d’au moins six mois et occuper des fonctions susceptibles d’être exercées à distance. Cette clause exclut, par conséquent, les missions sensibles, où le client exige pour des raisons de confidentialité que les salariés opèrent dans ses locaux. Les collaborateurs de Steria doivent, en outre, disposer d’un lieu d’exécution du télétravail conforme aux exigences techniques et obtenir l’accord de leur manager. Celui-ci peut leur refuser cette possibilité si l’organisation du travail dans l’équipe s’y oppose ou si le collaborateur ne dispose pas des qualités (sens de l’organisation, autonomie) nécessaires pour s’épanouir dans le télétravail. Mais, dans tous les cas, le manager doit motiver sa décision par écrit.

De leur côté, les salariés peuvent télétravailler entre une demi-journée et trois jours par semaine. En retour, l’entreprise leur accorde une indemnité de 10 euros mensuels au minimum. Celle-ci varie fortement selon le niveau d’équipement informatique, le temps travaillé à domicile, le coût d’aménagement du poste de travail.

Guide du télétravailleur

Pour stimuler le développement de cette formule, Steria a lancé une campagne de communication sur son intranet. La direction des ressources humaines a, en outre, conçu un “guide du télétravailleur” qui détaille le processus à suivre et donne des conseils pour s’adapter, sachant que le retour en arrière est possible moyennant un préavis.

L’incertitude demeure sur le nombre de salariés qui ­seront concernés par le télétra­vail en vitesse de croisière, mais Steria dispose d’un indice : en 2009, l’entreprise avait mené une opération-pilote dans la région de Toulouse, au terme de laquelle 10 % des salariés s’étaient convertis.

Auteur

  • FRÉDÉRIC BRILLET