Un rapport de situation comparée (RSC) quasiment complet, un accord d’égalité en bonne et due forme et une réflexion en cours sur des actions correctrices ; tout cela sans dépenser un centime. Le fournisseur de services Internet Claranet est une PME plutôt avancée sur le dossier de la mixité, et bien conseillée. « Lorsque je suis arrivée, fin 2009, il n’y avait pas beau-coup de données sur les situations comparées des hommes et des femmes, nous les avons construites petit à petit », se souvient Bérangère Benon, DRH de cette entreprise de 111 salariés, implantée à Paris et à Rennes.
Quatre ans plus tard, Claranet dispose d’un RSC exploitable, même si tous les indicateurs n’y figurent pas encore ; l’entreprise s’est fait une première opinion sur la situation de ses salariées; elle est couverte par un accord d’égalité, signé fin 2013 avec le délégué syndical; un engagement ferme a été pris en faveur de l’équilibre vie privée-vie professionnelle (entretien systématique avec la RH en cas de grave problème familial), et des réflexions sont en cours sur le télétravail, l’élargissement des viviers de recrutement et la lutte contre les stéréotypes.
Ce cheminement s’est fait en deux étapes, à l’aide de deux outils publics et grâce à l’huile de coude de la DRH et de son adjoint. « Le premier RSC date de 2011, j’ai recensé les informations manuellement et les ai saisies sous Excel », relate Bérangère Benon. Elle s’est, pour cela, fait aider de l’Apec qui lui a gratuitement fourni de la documentation et de l’information via des réunions, grâce à un programme destiné aux PME.
En 2013, la DRH franchit une étape supplémentaire grâce au Kit égalité. Lors d’une réunion organisée par Opcalia, l’un des deux Opca auxquels Claranet verse son obligation légale, Bérangère Benon entre en contact avec la consultante Cristina Lunghi, inventeure du Kit égalité. Grâce à une convention tripartite avec Opcalia et la consultante, elle bénéficie gratuitement des conseils personnalisés de cette dernière ainsi que du kit. « Cela a été assez compliqué de remplir le kit, car je ne disposais pas de beaucoup de temps, témoigne-t-elle. Mais cela m’a été très utile pour effectuer des comparaisons et réaliser un projet d’accord. » Si son RSC 2013 n’est pas complet, elle escompte bien qu’il le sera en 2014.
En attendant, Bérangère Benon a pu comparer les salaires des salarié (e) s « dans deux ou trois services - sans constater d’écarts significatifs -, mais pas partout, car certains services ne comptent pratiquement que des hommes alors que, dans d’autres, c’est l’inverse ».
Claranet n’emploie que 20 % de femmes, mais sa DRH espère féminiser ses effectifs, non pas en raison d’une pénurie de main-d’œuvre, mais par souci d’efficacité économique et par conviction personnelle. Pour cela, elle va essayer de faire connaître l’entreprise à des réseaux féminins, à l’université de Rennes notamment. Une réflexion est également en cours pour encadrer le télétravail, qui se pratique de temps en temps de manière informelle.
