Le management a été largement incriminé dans la montée des risques psychosociaux, notamment lors de suicides de salariés. Des études récentes tendraient cependant à prouver que ce n’est pas tant l’hyperprésence du management qui pose problème, en tant qu’elle peut confiner au harcèlement, que l’absence de management du travail réel, de la régulation locale du fait des machines de gestion mises en place par les entreprises (ERP, tableaux de bord, reporting…) très contraignantes et chronophages.

Pour l’auteure, maître de conférences à l’École universitaire de management de Rouen, la violence est naturelle en milieu de travail comme ailleurs, elle naît de la confrontation des individus ayant des personnalités et des intérêts divergents. Il devrait appartenir au manager de proximité de résoudre les problèmes rencontrés par les individus dans le quotidien de l’activité. Encore faut-il qu’il ait du temps pour ce faire et des marges de manœuvre.

Vivant sous la tyrannie des diktats économiques, le management, aujourd’hui, est largement empêché d’accomplir comme il le devrait sa fonction de régulation sociale des relations de travail. Cette réhabilitation des managers n’a pas uniquement pour but de blanchir une caste qu’on aurait injustement accusée de tous les maux, d’autant qu’ils peuvent aussi être responsables de situations de violence à l’endroit des managés. L’objectif de l’auteur est surtout de dénoncer le retour de bâton dû à cette absence de régulation : la violence au travail est d’abord contre-productive.

Violences au travail

Caroline Cintas, Éditions Ems, 100 pages, 9,90 euros.