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B2S SÉCURISE LES MOBILITÉS EXTERNES DE SES SALARIÉS

Pratiques | publié le : 11.02.2014 | M. K.

Destiné à donner des perspectives d’évolution aux salariés, le “congé d’accompagnement personnalisé” se double d’une démarche de GPEC territoriale en Bourgogne.

Le groupe B2S, spécialisé dans la relation client à distance, compte 2 500 salariés dans sept centres d’appels en France. En novembre 2012, la DRH a mis en place un dispositif de suspension du contrat de travail en vue de sécuriser le reclassement de ses salariés souhaitant quitter l’entreprise. Cette idée originale, en phase avec la loi de sécurisation de l’emploi, est partie de deux constats : d’une part, les risques psychosociaux sont plus importants sur les sites où l’ancienneté est élevée et, d’autre part, 20 % des salariés interrogés souhaitaient quitter l’entreprise. « Notre objectif est de réduire les RPS et d’augmenter le niveau de satisfaction de nos salariés, explique Gaëlle Bonnefond, la DRH. On sait que le métier de téléconseiller est dur, et nous ne pouvons offrir qu’un nombre réduit d’évolutions en interne, d’où l’idée de sécuriser les parcours d’évolution externe. » À l’image du secteur, B2S a un turnover élevé (15 %) et une ancienneté moyenne plutôt faible (cinq ans).

Suspension du contrat de travail

Le “congé d’accompagnement personnalisé” permet à tous les salariés ayant trois ans d’ancienneté de tenter une expérience professionnelle dans une autre entreprise ou de créer leur propre entreprise, puis de réintégrer leur ancien poste en cas d’échec. Leur contrat de travail est suspendu pendant la durée de la période d’essai ou pendant six mois en cas de création d’entreprise. Si le départ est confirmé, le contrat est rompu à l’initiative du salarié, donc sans indemnités. Ce dispositif a été inscrit dans un accord de GPEC signé en novembre 2012 par trois syndicats (CFTC, FO, SUD) sur cinq (la CFDT et la CGT ne sont pas signataires). « Les organisations syndicales ont compris que notre but n’est pas de faire partir les gens mais de créer de nouvelles perspectives d’évolution », indique la DRH.

Mais, plus d’un an après sa création, le bilan est plutôt maigre, puisque seules dix personnes ont profité de cette solution pour quitter l’entreprise. Les syndicats ne sont pas étonnés du peu d’engouement : « Pour que cela fonctionne, il faudrait que les salariés de B2S soient formés et acquièrent des compétences utilisables ailleurs, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui », estime Frédéric Madelin, secrétaire fédéral SUD, syndicat signataire de l’accord. Et d’ajouter : « Aider les gens à partir, pourquoi pas ? Mais la direction devrait aussi améliorer les conditions de travail pour leur donner envie de rester. »

Compétences transférables

Pour aller plus loin dans cette aide à la mobilité, B2S a engagé une démarche expérimentale de GPEC territoriale sur son site de Chalon-sur-Saône, en lien avec Agefos PME Bourgogne, le conseil régional, la Direccte et les Opca de la métallurgie et du commerce. « Le principe consiste à recenser les besoins de recrutement des entreprises locales, et de voir s’ils correspondent aux compétences des salariés de B2S », explique Gaëlle Bonnefond. Agefos a une bonne connaissance du tissu local et dispose d’une méthodologie, “Gacet”, pour repérer les compétences transférables. « À partir des fiches de postes recueillies, nous avons transmis 15 offres d’emploi à 25 salariés de B2S candidats au départ, qui doivent postuler rapidement, car ces offres ne sont pas exclusives », explique Christophe Bernard, responsable Agefos. Ces salariés rencontrent un consultant du cabinet RH Partners qui examine leur projet et les accompagne. Ils ont accès à des formations de remise à niveau sur les savoirs de base. Des formations complémentaires peuvent être envisagées avec l’entreprise d’accueil si elle les recrute.

Auteur

  • M. K.