La direction de PSA avait promis lors de la présidentielle de 2012 que, contrairement à ce que révélait un document diffusé par la CGT, l’usine d’Aulnay ne fermerait pas. Pourtant, le 12 juillet 2012, Philippe Varin, Pdg de PSA, annonçait la fermeture du site pour 2014, soit la disparition de 3 000 emplois.
De quoi rendre enragés les syndicats et même les adhérents du syndicat maison, le SIA, réputé beaucoup moins critique que la CGT ou SUD – minoritaires sur le site – vis-à-vis des orientations de la direction.
Jusqu’à la révélation de cette tromperie manifeste, Ghislaine Tormos, monitrice à l’atelier de ferrage, faisait partie de ces salariés qui se désintéressaient de la politique et étaient fiers malgré leurs petits salaires de travailler pour la firme. Elle est, depuis, devenue l’égérie de la contestation des salariés. Aidée dans son projet par une journaliste, elle raconte la vie à Aulnay depuis son arrivée sur une chaîne de montage et la lutte après l’annonce des licenciements : la dureté du travail, l’apparition du management à la japonaise, la mise en place de la lean production, l’effort de chacun pour jouer le jeu, et la révolte.
Pourquoi avoir fait d’Aulnay l’une des usines les plus modernes et les plus productives d’Europe si c’était pour casser ensuite l’outil de production ? Tout simplement, répond “Gigi”, parce que les classes dirigeantes se fichent comme d’une guigne du sort du salarié. Un livre intelligent et sensible.
Le salaire de la vie
Ghislaine Tormos avec Francine Raymond,Don Quichotte, 208 pages, 15 euros.
