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CAPGEMINI SIGNE UN AVENANT POUR FAIRE DÉCOLLER LE TÉLÉTRAVAIL

Pratiques | publié le : 04.02.2014 | CATHERINE SANSON-STERN

Le télétravail concerne moins de 5 % des salariés de Capgemini. Les partenaires sociaux espèrent qu’un nouvel accord, plus souple, fera progresser cette proportion.

Depuis ce début d’année, un avenant à l’accord sur le télétravail de juillet 2011 est entré en vigueur dans l’UES Capgemini. En négociation depuis fin septembre 2013, le texte a été signé le 10 décembre par l’ensemble des syndicats (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO). Il entérine le passage de deux à trois jours maximum de télétravail par semaine, une planification possible sur le mois, une participation financière aux frais (15 à 30 euros mensuels) et la possibilité de déclarer une seconde adresse de télétravail. Si l’avenant ouvre le travail à distance aux CDI, aux CDD, aux temps pleins comme aux temps partiels, il n’aborde pas le cas des intercontrats, qui devra faire l’objet d’un accord spécifique. L’objectif de cet avenant est de lever les blocages identifiés par la commission de suivi. « Le nombre de télétravailleurs est encore insuffisant », estime Yvon Gouriou, DS CFTC de l’UES. En deux ans, 5 % des salariés de l’UES ont fait une demande de télétravail, et 8 sur 10 d’entre elles ont été acceptées, soit, sur un effectif d’environ 20 000 salariés, quelque 1 000 demandes, dont 800 ont été acceptées depuis la mise en place de l’accord en juillet 2011 ; 3,7 % des salariés ont signé un avenant télétravail à leur contrat, à 59 % pour une journée par semaine. « Le bilan est peu satisfaisant, juge Jean-Marc Fournier, DP CGT à Sogeti, filiale de Capgemini, mais tout de même positif au vu des grosses réticences de départ du management intermédiaire. »

La situation est très contrastée selon les entités. Capgemini OS (Outsourcing Services) compte 23,2 % de télétravailleurs, dont 57 % sur deux jours, alors que Sogeti France n’en a que 2,35 %, dont 58 % sur un jour et Capgemini Consulting, 1,39 %, à 92 % sur un jour. « Du fait du démé­nagement de l’entité outsourcing, celle-ci a été pilote. L’accord initial a été négocié à partir de ses demandes », explique Marie-Christine Bruyas, DS CFE-CGC de l’UES. Les managers intermédiaires y télétravaillent aussi; 95 % des demandes y sont acceptées, contre 75 % à Sogeti. Pour limiter les refus des hiérarchies, l’avenant prévoit des commissions de recours au sein de chaque entité.

L’avenant introduit de la souplesse dans la mise en place et dans la gestion du télétravail. Avec une répartition sur le mois, il est possible pour un salarié d’être présent en continu une semaine donnée et de télétravailler deux ou trois jours les trois autres semaines. Cela évite des refus liés à une nécessité de présence à certaines périodes. La direction a aussi accepté d’explorer la piste de télécentres, permettant de regrouper des télétravailleurs sur certains lieux.

Une bonne volonté affichée

Au final, tous les syndicats se félicitent de la bonne volonté de la direction dans cette négociation, « ce qui n’est pas le cas pour d’autres négociations, comme la GPEC », tacle Jean-Marc Fournier. Contactée, la direction n’a pas souhaité répondre à nos questions. Cette idée va-t-elle permettre au nombre de télétravailleurs de décoller ? « Elle a un vrai intérêt à avancer là-dessus, notamment parce que le télétravail peut lui permettre de faire une économie de charges sur les surfaces », affirme le DP CGT.

Auteur

  • CATHERINE SANSON-STERN