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CRAN-GEVRIER PARIE SUR LE BIEN-ÊTRE AU TRAVAIL POUR RÉSORBER LA PRÉCARITÉ

Pratiques | publié le : 28.01.2014 | L. P.

La ville haut-savoyarde entame un chantier de responsabilité sociale pour améliorer la santé au travail, la professionnalisation et l’orientation de 92 agents contractuels.

Faire plus et mieux, mais à moyens constants. C’est l’équation qui agite chaque année les élus et les services généraux de Cran-Gevrier, ville de 17 000 habitants de la banlieue d’Annecy. « Nous avons choisi de maintenir un service public fort, raconte Jean Boutry, le maire PS. Mais en faisant des gains de productivité. Nous avons réduit l’effectif de 320 agents équivalent temps plein, en 2008, à 300 aujourd’hui. Nous l’avons fait en restant attentifs aux conditions de travail. »

La collectivité avait alors demandé à chaque service de convoquer des groupes de travail internes pour que les solutions d’adaptation viennent du terrain. Elle va de nouveau solliciter les équipes pour son prochain chantier de responsabilité sociétale de l’organisation (RSO), centré sur le bien-être au travail. « C’est le corollaire de la pression qui s’exerce sur les équipes, par exemple à l’occasion de la réforme des rythmes scolaires », explique le maire.

Offrir des perspectives

Le DRH, Daniel Donzel, promet de « créer une dynamique visant le bien-être de tous ». Le projet qu’il lance ce mois soutiendra surtout les 92 agents contractuels, en majorité des emplois aidés : « Les titulariser n’est pas possible, ni souhaitable pour tous. Mais reconnaître leurs conditions de travail et leur offrir des perspectives de mobilité relèvent de notre responsabilité d’employeur. » Le chantier abordera quatre volets : l’employabilité des agents, la santé et les conditions de travail, la précarité et la diversité sociétale des équipes. Ces thèmes seront débattus dans des groupes de travail transversaux et collaboratifs, où le niveau hiérarchique des participants comptera moins que l’originalité des idées apportées. Déjà, des pistes d’amélioration sont pressenties. Par exemple, pour réduire la précarité des contractuels à temps partiel, la collectivité va étudier la possibilité de regrouper plusieurs activités pour pouvoir proposer des emplois à quasi-temps plein, au cas par cas.

Le DRH aimerait également des solutions de mobilité externe. Il veut encourager la formation des contractuels, durant le temps de travail, sur des actions d’orientation ou de préqualification, pour que les intéressés « ne s’enferment pas dans des emplois par défaut. Pour les personnes travaillant dans les restaurants scolaires, les contenus de formation pourraient consister à faire découvrir les métiers de l’animation. Ce type d’initiative peut entraîner une dynamique de recherche d’emploi ».

Le DRH se donne deux ans pour aboutir. Il va se faire aider par plusieurs partenaires : le CNFPT interviendra sur les formations métiers, l’assureur Sofcap fournira un appui conseil en ergonomie et conditions de travail, et une équipe de chercheurs de l’IAE de Grenoble proposera des pistes d’amélioration des conditions d’emploi, en animant des échanges de pratiques entre managers.

Innovation sociale

Le budget global du chantier de RSO est de 50 000 euros sur deux ans. La Ville cherche un ou plusieurs cofinanceurs, dont le Fonds de prévention de la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales. Cette institution prendrait surtout en charge les coûts des formation aux risques psychosociaux. Daniel Donzel a bon espoir. Cran-Gevrier s’est fait une spécialité de remporter des prix d’innovation sociale. En 2007, elle a reçu le 1er prix de la gestion des risques humains. Avec l’aide d’un chercheur en gestion de l’université de Grenoble, la collectivité avait réussi à résorber fortement l’absentéisme des techniciens, en abaissant ce taux de 9,8 % à 7,3 %.

Auteur

  • L. P.